BEIJING, 14 novembre (Xinhua) — Alors que la morosité s’empare massivement de l’économie mondiale, la Chine et l’Afrique ont réussi à maintenir une dynamique remarquable pour leurs échanges. En 2012, le volume du commerce sino-africain a atteint 198,49 milliards de dollars, une hausse de 19,3% par rapport à l’année précédente. Cette croissance, qui jouit d’une grande complémentarité des deux parties, présente un potentiel énorme pour l’avenir.

UN BOOM SUR FOND DE MOROSITE PLANETAIRE

En octobre, le Fonds monétaire international (FMI) a révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour l’économie mondiale qui sont dorénavant de 2,9% pour 2013 et de 3,6% pour 2014, ce qui représente respectivement un déclin de 0,3 et 0,2 point par rapport aux prévisions du mois de juillet.

En contraste avec le pessimisme du FMI, l’Académie chinoise de la coopération économique et commerciale internationale a mis en évidence l’essor vigoureux et la grande vitalité dans les échanges bilatéraux entre la Chine et l’Afrique en 2012.

Selon le “Rapport sur les relations économiques et commerciales sino-africaines 2013”, la Chine est le plus grand partenaire commercial de l’Afrique. Les exportations chinoises vers l’Afrique ont atteint 85,3 milliards de dollars en 2012, et les importations chinoises du continent 113,2 milliards de dollars. Une balance commerciale favorable à l’Afrique observée depuis 2008.

Côté investissement, l’Afrique est la quatrième destination de la Chine. Jusqu’à fin 2012, les investissements directs chinois en Afrique ont grimpé à 21,7 milliards de dollars, soit une hausse annuelle de 33,8%.

Parallèlement, les travaux de constructions réalisés en Afrique par les sociétés chinoises ont progressé de 13% pour atteindre 40,8 milliards de dollars, ce qui représente 35% du chiffre d’affaires total des projets de construction de la Chine à l’étranger.

LA CHINE ET L’AFRIQUE ONT BESOIN L’UN DE L’AUTRE

L’Afrique, qui se trouve dans une phase d’industrialisation moins avancée, a d’autant plus besoin des investissements chinois qu’à l’heure actuelle les aides et financements accordés par les pays occidentaux développés, qui souffrent de problèmes financiers ou budgétaires, ne cessent de diminuer, a indiqué à Xinhua Liu Guijin, ancien représentant spécial de la Chine pour les affaires africaines.

“On estime que la Chine a contribué à au moins 20% de la croissance du PIB de l’Afrique”, a-t-il noté.

Revenant sur la Chine, “l’expansion des investissements en Afrique répond également aux exigences du développement actuel de l’économie chinoise”, a indiqué cet expert.

Il a mis en avant la réduction progressive des avantages de la Chine en matière de main-d’oeuvre à bas prix, qui a encouragé le transfert d’une partie de l’industrie manufacturière chinoise en Afrique.

Malgré un élargissement rapide et soutenu du commerce et des investissements bilatéraux, il reste un immense potentiel à exploiter dans les échanges commerciaux sino-africains, dont le volume “ne représente que 5% du commerce extérieur total chinois et 10% de celui de l’Afrique”, d’après cet expert.

VERS DE NOUVEAUX POLES DE CROISSANCE

La Chine et l’Afrique, qui entrent toutes les deux dans une phase de transformation rapide, devraient explorer de nouveaux pôles de croissance pour le maintien de l’élan de leurs échanges et l’élargissement de leur partenariat.

M. Li Guanghui, vice-président de l’Académie chinoise de la coopération économique et commerciale internationale, estime que la coopération sino-africaine, dans laquelle le commerce occupe une bonne place, se trouve toujours à un stade primaire fondé sur une croissance extensive.

Avec la diversification de la structure commerciale sino-africaine, la Chine devrait opter pour un accroissement de ses investissements sur le continent africain, surtout dans les domaines de la haute technologie, des infrastructures, de l’agriculture, ainsi que de l’éducation, de la santé et des sports.