Coronavirus- Le confinement de la capitale est l’objet de confusion dans la tête des citoyens. Pire, les membres du gouvernement n’ont pas la même lecture du décret.

Le 31 décembre, le décret est tombé comme un couperet sur la tête des Tchadiens, mais singulièrement des N’Djamenois, qui s’apprêtaient à entrer dans la nouvelle année. La ville de N’Djamena est confinée pour une semaine renouvelable. Ce décret intervient au lendemain d’un autre qui ramène le couvre-feu de 18 heures à 5 heures du matin.

Mais ces décisions passent mal dans l’opinion. Dans un exercice de recadrage, le ministre d’État, ministre secrétaire général de la présidence de la République, Kalzeubé Payimi Deubet dit avoir constaté que les N’Djamenois ne respectent pas le décret portant confinement de la ville. Il a ainsi martelé que personne ne devrait sortir de chez lui, excepté ceux des services ou commerces cités nommément dans le décret. Il a aussi instruit les forces de l’ordre de faire appliquer le décret à la lettre. Ce qui a suscité l’incompréhension et l’ire des citoyens, en plus de renforcer la confusion.

Ce 04 janvier, c’est un tout autre langage qu’a tenu le ministre de la santé et de la solidarité nationale, Dr Abdoulaye Sabre Fadoul. Lors d’une conférence de presse qu’il a animé conjointement avec le coordinateur national de riposte sanitaire, il a souligné que le décret 2585 porte confinement et isolement de la ville de N’Djamena et non de ses habitants.

Certains pensent que cette sortie du ministre de la santé vise à calmer les ardeurs des citoyens qui protestent contre ce confinement. Quoi qu’il en soit, ce tacle d’Abdoulaye Sabre Fadoul à Kalzeubé Payimi Deubet, outre le fait d’ajouter à la confusion, est la preuve du couac de la communication de crise gouvernementale. Le peuple qui a besoin d’être rassuré, éclairé est plus que jamais confus.