Lors des échanges à la 5e édition de la conférence des gouverneurs, la question de la sécurité nationale a été mise sur la table. Le ministre de la Sécurité publique et de l’Immigration a identifié les provinces à risque où il y a nécessité d’intervenir.

Le ministre de la Sécurité publique et de l’Immigration, Idriss Dokony Adiker a été interpellé devant les gouverneurs, les généraux et autres officiers de l’armée pour proposer des solutions aux différents conflits qui minent le développement des provinces du Tchad. Ces problèmes (conflits intercommunautaires, éleveurs-agriculteurs) qui, selon le ministre, n’ont pas encore une solution exacte jusqu’à nos jours.

Le chef de la sécurité a fait un inventaire des travaux que son département exécute dans l’ombre au quotidien pour assurer la sécurité sur l’ensemble du territoire. Il a d’abord évoqué les raisons du rattachement de la Gendarmerie nationale au ministère de la Sécurité publique et de l’Immigration puis les différentes missions. « La sécurité intérieure dépend des forces de seconde catégorie. C’est-à-dire aujourd’hui la Gendarmerie nationale, la Garde nationale et nomade du Tchad sont des forces de seconde catégorie contrairement à l’armée qui est une force de troisième catégorie. La Police nationale est une force de première catégorie, ce qui suppose que chacune de ces forces, conformément à la loi 12, a une mission régalienne bien définie, d’où si ces forces ne sont pas mises ensemble il serait pratiquement impossible que la sécurité intérieure puisse être effective », a-t-il défendu.

Selon le ministre Idriss Dokony Adiker, depuis la prise de cette décision, les résultats ont été visibles. Le chef de la sécurité nationale en a profité pour expliquer les limites d’une force à une autre.« La police nationale ne peut pas jouer le rôle de la sécurité rurale, ce n’est pas son rôle. Le rôle de la police est d’assurer la sécurité au-delà de cinq kilomètres, et la mission s’arrête d’où celle de la gendarmerie commence. Quant à la garde nationale et nomade, c’est une structure créée depuis les années 1950 d’où sa mission principale est la sécurisation de la transhumance. Là aussi viendra le moment où nous donnerons des détails pour que là où s’arrête une mission de l’une commence celle de l’autre ».

Dans le même ordre d’idée, malgré l’union des forces, il se trouve qu’il y a insuffisance des équipements spécifiques. « Nous avons constaté que lorsqu’on a mis ces deux forces ensemble que dans toutes les provinces que cela soit garde nationale ou nomade, il y a manque d’effectif. Nous avons aussi constaté qu’il y a un manque des moyens roulants, et aussi malgré l’affectation des agents de sécurité, ces agents ne sont pas armés. Alors comment voulez-vous que la sécurité puisse se faire? », s’interroge t-il. « Ce n’est pas possible » ajoute le ministre. Il poursuit que « dans ce même ordre d’idée, nous avons constaté que les forces déployées n’ont pas les mêmes équipements spécifiques, les équipements de maintien de l’ordre. Parce qu’aujourd’hui avec tout ce qui se passe, vous ne pouvez pas faire le maintien de l’ordre avec des balles réelles ».

Face à cette situation, le département de la sécurité dit avoir ciblé dans un premier temps les provinces à risque notamment les provinces des Mayo Kebbi Est et Ouest, Tandjilé, le Moyen-chari, le Guera, le Ouaddai et le Batha. Il a indiqué avoir doté les services de ces provinces en moyens roulants pour mieux assurer leurs rôles.