Paralysée au début de ce mois, par une grève du personnel, qui revendiquait 13 mois d’arriérés de salaire, la commune de Bongor semble se diriger vers une nouvelle crise. Dans un document, 13 conseillers municipaux accusent l’exécutif de mauvaise gestion, de bradage des terrains de la commune, (…), et demandent aux partis représentés au conseil communal de « prendre leurs responsabilités » . Des accusations « fabriquées de toute pièce », réplique le maire, Djibetsou Mitalassou.

Un dialogue de sourd à la commune de Bongor. Et une difficulté en appelle une autre. Peinant à éponger le salaire du personnel, qui était entré en grève pendant quelques jours avant de reprendre timidement service, l’exécutif communal fait face à des accusations  de tous ordres de 13 conseillers.  

Ces conseillers dénoncent la communication et la concertation qui seraient « gélées » et se disent « convaincus » de certaines malversations, spéculations, etc. au sein de la commune.

Ils avancent également des allégations de bradage des réserves et espaces de la commune ( exemples : école Tchad-Chine, le projet Bongor, ville hospitalière ) et une tension « explosive » au marché du bois de Bongor.  

Ces conseillers disent avoir « tenté de briser le silence » en demandant au maire de convoquer une session extraordinaire pour un débat de fond. Ce qu’il n’aurait pas accepté. Ce n’est pas tout. Ils estiment que le 1er adjoint au maire, Kampété Norson, qui serait « exclu » de son parti depuis 2019, ne devrait pas siéger au conseil. Sa présence est jugée « encombrante ».

Pour couronner ce chapelet de griefs, ces 13 conseillers trouvent que l’executif « arrivé à terme » de son mandat, sept ans après son installation, présente un bilan « négatif ».  Devant cette « crise de confiance », ils demandent aux partis politiques représentés au conseil municipal de « prendre leurs responsabilités » .

L’exécutif se défend

Le 1er adjoint au maire, Kampété Norson, accusé de siéger illégalement au conseil, se défend : « C’est bien la preuve de la surprenante méconnaissance des dispositions des textes qui gouvernent la décentralisation. Je suis un élu, point (…) Ils sont juste ignorants ». Qualifiant de « baliverne » cette accusation, Kampété demande à ces conseillers de lui « indiquer les dispositions d’une loi qui dit qu’on peut perdre un mandat parce que ton parti t’a sanctionné ».

De son côté, le maire Mitalassou, se montre dans un premier temps conciliant. « Je crois que s’il y a problème de mandat ou pas, quand on prend par exemple le contrôle de l’inspection générale d’État, il n’a pas été fait mention d’un détournement.» Ensuite, il se lâche en déclarant  que ces accusations sont « fabriquées de toute pièce ». Djibetsou Mitalassou confie que cette « histoire » est sur le bureau du gouverneur du Mayo-Kebbi Est.