En novembre 2012, lors du lancement d’une initiative des États-Unis visant à encourager les entreprises américaines à accroître leurs relations commerciales avec les pays africains, le président Obama a déclaré que « l’Afrique subsaharienne est une région aux possibilités de croissance et de développement économiques extraordinaires ».

Le principal objectif de la Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (AGOA) est de favoriser l’augmentation du volume et la diversification des relations commerciales entre les États-Unis et l’Afrique subsaharienne.

M. Obama a précisé : « Les économies d’Afrique subsaharienne comptent parmi celles qui connaissent les croissances les plus rapides dans le monde, et cette expansion économique – en partie grâce aux investissements que nous effectuons depuis longtemps en Afrique – est l’occasion de sortir des millions de personnes de la pauvreté et de promouvoir la stabilité à long terme. »

Faisant écho aux observations du président, la revue The Economist avance que six des dix économies qui ont enregistré la plus forte croissance entre 2001 et 2010 se trouvaient en Afrique. Le Fonds monétaire international signale qu’entre 2011 et 2015, sept des dix économies à la plus forte croissance se trouveront en Afrique.

Pour mettre en oeuvre la volonté de M. Obama de soutenir le développement en Afrique subsaharienne, la Maison-Blanche a lancé la première Stratégie des États-Unis envers l’Afrique subsaharienne en juin 2012. Le plan vise à stimuler la croissance économique, le commerce et les investissements et à promouvoir les possibilités et le développement dans toute la région. Il souligne également l’importance d’institutions démocratiques fortes.

L’AGOA, promulguée en 2000 par le président Bill Clinton, joue un rôle essentiel dans l’expansion économique de l’Afrique subsaharienne.

Selon Francisco Sánchez, sous-secrétaire au commerce, la croissance économique de l’Afrique subsaharienne devrait s’élever à plus de 5,6 % en 2013, et atteindre 6,1 % en 2014.

« L’AGOA favorise également la coopération économique et le commerce entre les pays d’Afrique subsaharienne en encourageant le commerce interrégional entre les États bénéficiaires de l’AGOA », a indiqué Florizelle Liser, représentante adjointe des États-Unis pour le commerce extérieur.

Mme Liser explique que bien d’autres pays africains profitent des possibilités de commerce libéral résultant de l’AGOA, mais certains font face à de grands défis dans leurs visant à promouvoir le commerce.

Mme Liser a poursuivi : « Nous continuons nos efforts afin d’augmenter le nombre de pays admissibles à l’AGOA susceptibles de bénéficier du programme, et nous nous évertuons à remédier aux nombreuses contraintes qui pèsent sur l’offre auxquelles les Africains sont confrontés, à les aider à étendre la gamme et à améliorer la qualité des produits échangés et à accroître la compétitivité globale de l’Afrique. »

L’Éthiopie, en collaboration avec les États-Unis, accueillera le Forum États-Unis-Afrique subsaharienne sur la coopération économique et commerciale 2013, plus connu sous le nom de Forum de l’AGOA, les 12 et 13 août prochains, à Addis-Abeba.

Le thème du Forum de l’AGOA de cette année est La transformation durable grâce au commerce et à la technologie. L’évènement comprendra des rencontres de haut niveau sur l’avenir de la coopération économique et commerciale entre les États-Unis et l’Afrique.

Le forum sera précédé par des programmes à l’intention du secteur privé et de la société civile, ainsi que par une réunion qu’organisera le Programme en Éthiopie pour l’entrepreneuriat féminin en Afrique (AWEP), les 10 et 11 août. En outre, le Corporate Council on Africa (CCA), de concert avec l’ECCSA (Ethiopian Chamber of Commerce and Sectoral Associations), organisera une exposition commerciale États-Unis-Afrique subsaharienne qui se tiendra en marge du forum et des évènements afférents.

D’après les estimations, si la part de l’Afrique subsaharienne dans le commerce mondial augmentait seulement d’un point de pourcentage pour passer à 3 %, il en découlerait des revenus supplémentaires à l’exportation à hauteur de 70 milliards de dollars par an. « Cela montre l’importance des échanges commerciaux et leur rôle crucial dans la croissance économique en Afrique, ce qui représente près de trois fois le montant de l’aide annuelle que l’Afrique reçoit actuellement de tous les bailleurs de fonds », a ajouté Mme Liser.

Les économistes estiment que trouver le juste équilibre entre le volume commercial et la diversité des exportations est crucial pour le développement et la croissance économiques à long terme.

Les exportations du continent reposent sur les matières premières telles que le pétrole, les minéraux, le cacao et le café. Mme Liser a affirmé que « le moteur industriel qui a alimenté la croissance économique et réduit la pauvreté dans d’autres régions du monde ne tourne pas aussi bien en Afrique subsaharienne ».

« Nous pensons que la diversification des exportations et la transformation des produits agricoles en des produits exportables de plus grande valeur pourraient contribuer à accroître la sécurité alimentaire dans cette partie du monde si l’on s’attaque à la question de la disponibilité et de la stabilité des denrées alimentaires », a dit Mme Liser.

Le président Obama a annoncé qu’il travaillerait avec le Congrès pour proroger l’AGOA au-delà de son échéance actuelle, en 2015.

Profil du commerce entre les États-Unis et l’Afrique

En 2012, les pays africains admissibles ont exporté près de 35 milliards de dollars de produits vers les États-Unis dans le cadre de l’AGOA et des dispositions afférentes du Système généralisé de préférences (SGP). Depuis le début du programme, les exportations effectuées ont enregistré une hausse de plus de 300 %.

Bien que les produits pétroliers aient représenté 84 % des importations liées à l’AGOA aux États-Unis en 2012, le programme a également contribué à promouvoir d’autres exportations à valeur ajoutée, tels que les véhicules, les vêtements, les chaussures, les produits agricoles transformés et les produits finis, d’après les statistiques du gouvernement des États-Unis. En effet, les exportations, hors pétrole, vers les États-Unis en provenance de l’Afrique subsaharienne se sont élevées à 4,7 milliards de dollars en 2012, soit une hausse de 250 % depuis la promulgation de l’AGOA.

En tête de ces exportations, due à la demande, figurent les machines, les véhicules et pièces détachées, le blé, les produits pétroliers raffinés, les aéronefs et le matériel électrique dont les équipements de télécommunication. Les importations américaines de produits africains se composent principalement de pétrole brut et de voitures.

L’AGOA permet à 39 pays africains admissibles d’exporter la plupart de leurs produits en franchise de douane aux États-Unis. Les 39 pays participant à l’accord sont l’Afrique du Sud, l’Angola, le Bénin, le Botswana, le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, le Cap-Vert, les Comores, la Côte d’Ivoire, Djibouti, l’Éthiopie, le Gabon, la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Kenya, le Lesotho, le Libéria, le Malawi, Maurice, la Mauritanie, le Mozambique, la Namibie, le Niger, le Nigeria, l’Ouganda, la République du Congo, le Rwanda, São Tomé et Principe, le Sénégal, les Seychelles, la Sierra Leone, le Soudan du Sud, le Swaziland, la Tanzanie, le Tchad, le Togo et la Zambie.

Source: Département d’Etat des Etats Unis d’Amérique