Le ministre de l’Economie, Dr Issa Doubragne et le représentant de la BAD au Tchad, Ali Lamine Zene ont animé une conférence de presse ce jeudi 6 mai. L’occasion pour ces deux personnalités de justifier les mesures conservatoires prises par la BAD à l’encontre du Tchad.
D’après le représentant de la Banque africaine de développement (BAD), Ali Lamine, ce n’est qu’une procédure normale. “Comme vous le savez, dans pareille situation, toute institution multilatérale internationale s’arrête pour évaluer la situation. La BAD est dans son rôle“, situe-t-il. Il est question pour lui de signifier que “cette démarche est importante pour que l’institution puisse se renseigner“. Ce que confirme le ministre de l’Economie, Dr Issa Doubragne: “c’est la règle dans tous les pays du monde membres de ces institutions multilatérales de développement et de financement, d’enclencher la procédure conservatoire dans des pareilles circonstances. Le Tchad n’en fait pas l’exception“.
En date du 4 avril, la BAD a pris des mesures conservatoires en suspendant toutes ses missions au Tchad. A ce niveau, renseigne le représentant de cette institution, “une deuxième étape d’évaluation est en cours pour permettre à ceux qui ont le monopole de la décision au niveau du conseil d’administration de s’imprégner de l’évolution de la situation et de donner le quitus nécessaires pour poursuivre la coopération et l’intensifier“.
Sur la question de décaissement suspendu, le ministre Issa Doubragne a expliqué que cette suspension peut être de deux façons: “elle peut être tout à fait une suspension de principe tout comme elle peut entrer dans la phase d’opérations où elle arrive à un niveau où tout est gelé”. Selon le ministre, en ce moment précis, tous les projets qui sont financés par la BAD au Tchad sont fonctionnels comme la Banque mondiale aussi.
Qu’est-ce que ça veut dire lorsqu’on parle de la suspension de décaissement ? Dr Issa Doubragne répond : “Aujourd’hui comme on est en évaluation à l’heure où je vous parle, si je veux un nouveau décaissement, je ne peux pas le faire, je ne peux pas valider des nouveaux projets comme si on était dans le temps normal”. Il se veut rassurant toutefois à ce sujet. “L’évolution interne de la BAD sur le terrain permettra de dire que les deux semaines qui ont été craintes comme facteur de la déstabilisation n’ont pas été le cas, tout reviendra dans l’ordre: les nouveaux projets, les nouvelles activités, les nouveaux décaissements peuvent être fonctionnels. Il y a beaucoup plus de peur que de mal“, assure-t-il. Ce que confirme le représentant de la BAD :”ce qui est important c’est de faire la lecture de l’évolution réelle sur le terrain“, renchérit-il.
Pour rappel, toutes les missions au Tchad de la Banque africaine de développement (BAD) sont suspendues jusqu’à nouvel ordre. Cette décision fait suite aux délibérations le 29 avril 2021 du Comité de coordination de la haute direction (SMCC) par rapport à la situation que traverse le Tchad à savoir la transition enclenchée après le décès de son président.