Victime d’un accident de voie publique depuis 2019, Rimtebeye Djelassem Danngar s’est mué en promoteur culturel. Aujourd’hui, il lutte pour retrouver sa mobilité.
Il rêvait de devenir le meilleur scientifique tchadien. Mais ce rêve est compromis depuis 2019 à la suite d’un accident de voie publique. Rimtebeye Djelassem Danngar, étudianten 3e année en biologie des organismes à l’université de Ngaoundéré au Cameroun est cloué sur un lit gonflable depuis trois ans. Victime d’un accident de voie publique sur le pont à double voie en février 2019, il a perdu la mobilité de ses membres inférieurs et supérieurs. « Pendant l’accident, j’avais le cou fracturé et cela a été diagnostiqué au cinquième jour. Ce qui a fait que j’ai été paralysé », raconte-t-il. L’opération neurochirurgicale qu’il a subie à l’hôpital de la Renaissance de N’Djamena ne lui a pas permis de retrouver sa mobilité, car la moelle épinière a été touchée. Mais le jeune homme de 27 ans est toujours jovial et a le moral haut.
Sur son lit d’hôpital, celui qui dit être un passionné de la culture créé une page Facebook dénommée Phœnix Drim Média en 2020. Le choix de ce nom, Rimtebeye l’explique par ce qu’il a traversé. « J’ai survécu à un terrible accident. Et par cette page, je veux affirmer ma renaissance, ma résurrection. » Phoénix dans la mythologique grecque est un oiseau caractérisé par son pouvoir de renaître après s’être consumé dans les flammes. Drim résonne comme rêve en Anglais. Cependant ce sont les initiales des noms du promoteur (Djelassem Danngar Rimtebeye=Drim).
La création de cette page, Rimtebeye la justifie par sa volonté d’être utile autrement. « Un matin je me suis réveillé et j’ai dit comme je ne peux pas devenir le scientifique que je désirais, je vais me rendre utile autrement. Ce fut la création de cette page », explique-t-il. Phœnix Drim Média est un espace dédié à la promotion de la culture tchadienne. Le promoteur y valorise les artistes tchadiens et les jeunes talents du monde de l’art. « L’âme d’une nation se trouve dans sa culture. C’est pourquoi j’ai opté pour l’exportation de nos cultures à travers le net en donnant de la visibilité à nos ambassadeurs culturels », soutient-il.
Aujourd’hui, Rimtebeye lutte pour retrouver sa mobilité. Son médecin traitant a recommandé qu’il soit évacué dans un pays étranger. D’après les renseignements obtenus par la famille, l’Allemagne, la France et la Turquie sont les destinations qui conviennent pour sa prise en charge. Car, ces pays disposent des centres adaptés pour la rééducation avec des spécialistes en médecine physique. « Je veux juste retrouver, même si ce n’est pas totalement, la mobilité de mes membres inférieurs et supérieurs. Ça me permettra de reprendre avec mes études », prie-t-il. Mais les moyens financiers manquent à ce jeune orphelin de père.
Même couché, le jeune homme est jovial, souriant et a le moral haut. “Je ne veux pas que les gens soient affectés par ce que je traverse. Donc je répands la joie chaque joie dans ma famille et là où je passe“, affirme-t-il avec un large sourire. Son compagnon quotidien est son smrtphone dont il ne se sépare guère. C’est grâce à cet outil, il reste connecté au monde et alimente la page Phoenix Drim Média.