Le projet de la Loi des Finances de 2022, adopté le 30 décembre par le Conseil national de transition, a été préparé et validé dans un environnement marqué par divers chocs macroéconomiques, liés à la pandémie de la Covid-19 et à ses mutations, à la volatilité climatique, à l’insécurité dans le pourtour territorial, aux échéances futures, à l’afflux des réfugiés etc. Le ministre des Finances et du Budget Tahir Hamid Nguilin a donné des détails sur le projet.

Globalement, beaucoup de chemins ont été parcouru, d’abord sous la présidence du Feu Marechal du Tchad et ensuite depuis le 22 avril 2021, sous celui du Président du Conseil Militaire de Transition passer d’une situation d’extrême stress économique, de fragilité de nos équilibres macroéconomiques et monétaires, de mal-être dans les rangs des agents civils de l’Etat et de faible pouvoir d’achat des militaires à un mieux-être économique et social.

« Progressivement, l’économie s’est trouvée relancée, les chantiers ont redémarré partout, la production a augmenté, les salaires dans le secteur public ont été rétablis, sinon rehaussés, les arriérés résorbés, la dette intérieure réduite et le spectre d’un ajustement monétaire s’est éloigné », précise le ministre des Finances et du Budget, Tahir Hamid Nguilin.

Tahir Hamid Nguilin explique par la suite que les engagements internationaux ont été respectés et des nouveaux engagements ont été discutés, conclus et exécutés, au jour le jour et au franc le franc, avec les organisations des travailleurs, notamment le protocole d’accord de janvier 2020 et le pacte social triennal d’octobre 2021, sous les auspices du chef de l’État.

Ce ne fut pas facile, le contexte a été souvent très lourd, difficile et évidemment volatile, indique le ministre. Le pays, essentiellement sur ses ressources, a dû supporter la charge de tous les arriérés commerciaux et sociaux des années 2016 à 2018, assurer le financement et supporter les conséquences des guerres et de la lutte contre les extrémistes qu’il y a eu dans le Nord, à l’Est, au Lac et au Kanem, pendant que sur le front de l’économie, le pays fait face à la pandémie de la Covid19, aux fermetures des frontières terrestres et aériennes, aux perturbations dans les échanges internationaux, à la chute des cours , de la production et des récoltes, développe Tahir Hamid Nguilin.

Et en dépit de tout cela, il a estimé que l’économie tchadienne devrait enregistrer un taux de croissance de 4,1 % en 2022 contre 3,7 % en 2021. Ce regain de croissance proviendrait du dynamisme global des activités économiques, tant du secteur pétrolier que du secteur hors pétrole, avec des taux de croissance respectif de 6,4 % et 5 %. Par ailleurs, il est important de souligner qu’il a été élaboré à la suite de l’approbation par le Conseil d’Administration du Fonds Monétaire International d’un nouveau programme de Facilité Elargie de Crédit sur la période 2021/2024 d’un montant de près de 570 millions de dollars qui constitue un élément catalyseur pour la mobilisation des appuis budgétaires, des dons et prêts des autres partenaires au développement.

En raison des bonnes perspectives macroéconomiques pour 2022, les ressources publiques devraient enregistrer un accroissement de 24 %, passant de 1 098 milliards de FCFA en 2021 à 1 359 milliards FCFA en 2022, soit une augmentation de 260 milliards FCFA. « Cette hausse des recettes budgétaires s’explique principalement par les niveaux des prix du baril de pétrole enregistré durant l’année 2021 et qui continueront en 2022 », souligne le ministre.

Pareillement, l’effet conjugué du dynamisme économique dans le secteur hors pétrole et de la digitalisation continue des régies financières permettra à l’économie tchadienne d’enregistrer une augmentation des recettes hors pétrole de 12 %, soit près de 58,86 milliards de FCFA.

Pour tenir toutes ces promesses, le Projet de Loi de Finances pour l’exercice 2022 vise à apporter des réponses permettant la poursuite de la relance de l’économie nationale. « Et ceci, en améliorant le niveau des investissements, la facilitation du commerce intérieur et extérieur, par les biais des mesures incitatives, l’atténuation de certains impôts et taxes, le plafonnement des pénalités douanières, la simplification des procédures, la régulation des contrôles fiscaux et l’amélioration du climat des affaires, à travers la mise en place d’une amnistie fiscale », développe le ministre des Finances.