Pour des multiples raisons liées à la gestion, l’augmentation de coût, la faible production, l’État a privatisé la Cotontchad en mai 2018. Le groupe Olam détient désormais la majorité des parts.

Ancien directeur général de la Cotontchad et actuellement secrétaire général chargé du commerce d’Olam, Ibrahim Malloum explique que la chute vertigineuse de la production du coton grain dans les années 2018-2019 a précipité la Cotontchad dans l’abysse. “Sur toute l’étendue du territoire, on s’est retrouvé avec 15 mille tonnes de production. A ce niveau de la production, on ne peut pas parler de la rentabilité”, fait-il comprendre. Alors que dans les années 2000, la production tournait autour de 250 mille tonnes.

En plus, les paysans ne sont pas payés pendant deux ans, les transporteurs non plus, la cotisation de la CNPS, les impôts, rien n’est payé. « Tout ça l’Etat n’a pas failli à sa responsabilité, il subventionnait à coups de milliards les campagnes cotonnières. Il a dépensé plus de 60 milliards de subvention. Malgré tout la société ne remonte pas”, a fait savoir l’ancien patron de la Cotontchad. L’État ne peut continuer par investir dans le vide. “La seule solution qui restait à l’Etat est de procéder à une privatisation de cette société en donnant une majorité à une partie mère technique à même de sauver la filière », analyse-t-il.

La société Olam gagnante

Face aux candidats à l’achat de la Cotontchad, c’est Olam qui a présenté le plan le plus viable en termes technique, financier et en termes de perspectives d’avenir. L’Etat a fini par privatiser la Cotontchad en mai 2018 en donnant 60% à la société Olam. L’Etat détient 35% et les cotonculteurs 5%.

Ibrahim Malloum revient dans son ancienne maison. “Quand la privatisation a eu lieu je suis revenu à Olam. Le premier combat est de redonner confiance aux cotonculteurs pour qu’ils reviennent à la culture du coton”, a indiqué l’ancien directeur de la cotontchad. Olam a payé les arriérés des cotonculteurs et l’Etat l’a récompensé par les impôts et autres taxes.

En une année, la production a monté de 15 mille tonne à 115 mille tonne. “On a restauré les capacités d’égrainage parce que les usines ne sont pas entretenues quand la situation était difficile. Les usines ont été révisées”. Pour cette campagne qui démarre maintenant, nous pensons produire entre 170 à 180 mille tonnes de coton grain, projette-t-il.

« Il n’est pas encore tard de relever ce défis mais il faut qu’on change notre mentalité, notre vision, la manière et les hommes qu’il faut mettre pour gérer cette vision », conseille Ibrahim Malloum.