La balance commerciale tchadienne est dominée par les importations. Quels sont les produits exportés et importés? Quels sont les impacts de ce déséquilibre économique sur le pays? L’économiste, Dr Douzounet Mallaye apporte des éclaircissements.

Le Tchad à l’instar d’autres pays d’Afrique centrale fait de l’économie de rente c’est-à-dire, exporte beaucoup de matières premières. Le pétrole constitue le premier produit ( plus de 80%) d’exportation. Suivis plus ou moins de l’élevage ( 9%) et du secteur agricole notamment le coton à hauteur de 2%.

L’économiste, Dr Douzounet Mallaye, rappelle qu’avant l’avènement du pétrole, le coton représentait 80% des exportations. « Aujourd’hui, l’économie tchadienne est basée sur le pétrole. On a délaissé complétement le secteur du coton. En économie, on dit qu’on a atteint le syndrome hollandais c’est-à-dire qu’on a délaissé complétement le secteur traditionnel pour ce secteur pétrolier qui a compromis à peu près la structure de nos exportations », explique-t-il.

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Il y a également d’autres produits concernés par les exportations comme la gomme arabique et le sésame. Leur exportation permet au Tchad de gagner aussi de la devise. « Concernant la gomme arabique, le Tchad est le deuxième pays producteur au monde après le Soudan. La grande difficulté est que nous l’exportons de manière brute », déplore l’économiste.

Des camions chargés des marchandises venant du Nigeria et du Cameroun/ph Almardi/ Tchadinfos

« Nous importons plus que nous exportons »

Le Tchad importe beaucoup plus les céréales venant du Vietnam (par exemple le riz), les produits agro-alimentaires, les produits industriels, les mobiliers, l’automobile les produits pharmaceutiques, etc. La structure de l’économie est très faible en terme de diversification, fait-il remarquer.

« Nous importons plus que nous exportons. Le Pays dépend beaucoup plus de l’extérieur, ce qui va conduire à un déficit de la balance commerciale. Quand vous faites la différence entre les exportations et les importations, les importations sont plus importantes que les exportations. Alors on a un solde de la balance commerciale qui est négatif », souligne-t-il.

« Au cœur de la crise de 2016, les Chefs d’Etat se sont réunis à Yaoundé pour éviter la dévaluation. Ils ont décidé de supporter les effets de la crise en faisant des ajustements au niveau budgétaire de chaque pays. D’où les 16 mesures sont arrivées au Tchad », ajoute-t-il.

Au niveau de la sous-région CEMAC, poursuit-il, il faut que la réserve de la banque centrale soit au minimum une couverture de 3 mois des exportations du pays. « Il y a la devise. Si nous voulons exporter et si la réserve se rétrécie ça risque de conduire à la dévaluation ».

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Maintenant, recommande Dr Douzounet Mallaye, pour ne pas tomber dans la crise économique, il faut diversifier l’économie c’est-à-dire élargir la base des produits exportables. Il ne faut pas seulement se contenter du pétrole. « Si on se retrouve avec 7 ou 8 produits à l’exportation, même s’il y a un choc au niveau du prix de baril du pétrole, les effets seront moindres ».

Pour résoudre le problème de l’équilibre ou de la dépendance du secteur de pétrole, le Tchad à travers le ministère de l’Economie a élaboré avec l’appui technique de la CEAC un Plan directeur d’industrialisation et de diversification économique (PDIDE). Ce plan à pour objectif d’élargir la base des produits exportables du pays et en même temps opérationnaliser l’axe 3 du Plan national de développement (PND).