Le port de casque par les motocyclistes permet de réduire les risques de traumatismes crâniens et de décès liés aux accidents de la voie publique. Mais à ce sujet, le contraste par exemple entre le Tchad et le Bénin est saisissant.  

Au Tchad, malgré les multiples efforts des autorités pour instaurer l’obligation du port de casque chez les motocyclistes, cette règle reste largement ignorée. À l’opposé, le Bénin, notamment à travers sa capitale économique Cotonou, se distingue comme un exemple de discipline en matière de sécurité routière. Là-bas, les conducteurs de mototaxis, communément appelés «zemidjan», ainsi que leurs passagers, portent systématiquement un casque. Ce contraste flagrant mérite une analyse comparative pour mieux comprendre les enjeux en matière de sécurité routière et de protection des citoyens.

Le Bénin : la sécurité avant tout

L’adoption généralisée du casque au Bénin s’explique par une combinaison de facteurs, notamment une forte sensibilisation publique, des contrôles stricts et des sanctions dissuasives. Les autorités béninoises ont compris que le port du casque réduit considérablement le risque de blessures graves ou mortelles en cas d’accident. Selon plusieurs études, un casque bien ajusté peut diminuer de 70 % les risques de traumatisme crânien et de 40 % les risques de décès lors d’un accident de moto.

En outre, la discipline observée au Bénin résulte aussi d’une culture collective de respect des lois. Les «zemidjan» sont devenus des ambassadeurs de cette norme : ils refusent de transporter des passagers sans casque. Cette attitude est renforcée par des campagnes de sensibilisation continues et une implication des communautés locales pour garantir la sécurité sur les routes.

Le Tchad : un laxisme lourd de conséquences

Au Tchad, la réalité est bien différente. Les motocyclistes, majoritaires sur les routes, circulent sans casque, exposant leur vie à un danger constant. Ce refus de porter un casque est souvent justifié par des arguments variés : inconfort, coût, ou simple désintérêt pour les règles. Cependant, ces excuses ne tiennent pas face aux conséquences dramatiques.

Les hôpitaux tchadiens sont régulièrement confrontés à des cas de traumatismes crâniens graves, souvent fatals, à la suite d’accidents impliquant des motos. Ce fléau pèse non seulement sur les familles des victimes, mais aussi sur un système de santé déjà fragile et sous-financé. Les coûts liés aux traitements d’urgence, à la réhabilitation des blessés et aux pertes de vie active constituent un frein au développement socio-économique du pays.

Par ailleurs, l’absence de port de casque au Tchad reflète un manque de respect des lois et une faible sensibilisation à la sécurité routière. Les contrôles sont sporadiques et les sanctions rarement appliquées, laissant les motocyclistes évoluer dans une impunité quasi totale.

Les enjeux de changement : un apprentissage possible

Le Tchad peut tirer de précieuses leçons du modèle béninois. L’instauration de règles strictes, associée à une sensibilisation ciblée, pourrait changer les mentalités. Les autorités doivent investir dans des campagnes de communication qui insistent sur les bénéfices du port de casque. En parallèle, rendre les casques accessibles financièrement, par exemple en subventionnant leur coût, pourrait lever un frein majeur.

De plus, une répression efficace est indispensable. Les lois doivent être appliquées avec rigueur pour dissuader les contrevenants et instaurer une culture de responsabilité sur les routes.

Le port du casque n’est pas qu’une question de loi ; c’est une question de vie ou de mort. L’exemple du Bénin montre qu’avec une volonté politique forte et une sensibilisation bien menée, il est possible de faire évoluer les comportements pour le bien de tous. Le Tchad, pour sa part, doit dépasser le laxisme ambiant et adopter des mesures fermes pour protéger ses citoyens. Après tout, la sécurité routière est une responsabilité collective qui ne saurait souffrir d’inaction.