NEW YORK (Nations Unies), 1er novembre (Xinhua) — Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim ont conjointement annoncé vendredi qu’ils se rendraient ensemble dans la région du Sahel la semaine prochaine, dans un effort pour relever les défis économiques et sécuritaires auxquels cette région africaine extrêmement vulnérable est confrontée.

“Le Sahel est l’une des places les plus pauvres et les plus fragiles de la planète”, a indiqué M. Ban lors d’une conférence de presse conjointe au quartier général de l’ONU à New York. “Nous allons écouter et agir ensemble. Nous sommes convaincus que la succession des crises au Sahel peut être interrompue.”

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre de la Stratégie intégrée de l’ONU pour le Sahel approuvée par le Conseil de sécurité, s’inspire de la visite effectuée par MM. Ban et Kim dans la région des Grands Lacs, ont expliqué les deux hommes lors de la conférence de presse conjointe.

“Le Sahel, où plus de 11 millions de personnes sont touchées par l’insécurité alimentaire, le Sahel, qui regorge d’armes, et est très vulnérable face aux réseaux terroristes et criminels. Cette région qui se ressent plus que jamais les effets du rechauffement climatique, a besoin de nous pour passer enfin de la fragilité à la durabilité”, a dit M. Ban, ajoutant qu’il comptait sur la volonté politique des dirigeants régionaux pour engager les efforts nécessaires au renforcement de la gouvernance, de la sécurité et de la résilience des peuples du Sahel.

Le patron de la Banque mondiale, qui intervenait par visioconférence depuis Washington, a déclaré que son institution annoncerait, lundi 4 novembre, le montant des ressources privées et politiques qu’elle compte mobiliser en vue d’une action qui devrait s’étaler sur les 24 mois à venir.

MM. Ban et Kim, qui seront accompagnés par de hauts responsables de l’Union africaine, de la Banque africaine de développement et de l’Union européenne lors du prochain voyage, débuteront la visite au Mali avant de se rendre successivement au Niger, au Burkina Faso et au Tchad.

Rappelant que la situation politique et les conditions de sécurité se sont améliorées au Mali qui “était en crise, l’an dernier à cette époque”, M. Ban a souligné que “grâce à nous efforts collectifs”, “des progrès ont été accomplis par rapport à certains des problèmes plus généraux qui se posent au Sahel”. “Nous devons saisir l’occasion et faire fond sur ces progrès”, a-t-il affirmé.

Le chef de l’ONU a précisé que le 5 novembre, à Bamako, il réunirait les représentants des pays de la région pour y discuter de l’instauration d’un mécanisme de suivi de la mise en oeuvre de mesures d’appui englobant l’économie, “notamment la création d’emplois pour les femmes et les jeunes et la relance de l’agriculture”, et les droits de l’homme.