Le décret portant confinement de la ville de N’Djamena indique clairement que le transport en commun urbain et interurbain est interdit. Les chauffeurs des minibus qui se disent être les premiers à imposer le respect des mesures barrières à leurs clients estiment être toujours visés par les autorités quand il s’agit de prendre des mesures pour contenir la propagation du virus.
On se souvient encore du chauffeur de minibus qui a été poignardé mortellement par son passager. Son tort était de demander à ce dernier de porter le cache-nez avant d’entrer dans le véhicule. Cette scène macabre reste à jamais gravée dans la mémoire de ses collègues que nous avons rencontrés à la gare du marché à mil dit ‘’ Tacha’’.
« Tout ça c’est parce qu’il cherchait à imposer à ses clients les consignes fermes que nous avons donnés aux chauffeurs qui est de respecter les mesures barrières. Il est décédé en laissant une dizaine d’enfants et deux femmes qui viennent toutes deux d’accoucher », lance tristement Moussa Mahamat, représentant du président dudit ‘’Tacha’’.
Dès la reprise des activités après les premières mesures prises par le gouvernement, les responsables du ‘’Tacha’’ réputé être le plus grand de la capitale ont décidé de mettre sur pied un règlement intérieur en vue de respecter les consignes gouvernementales en matière de transport urbain. Il s’agit d’embarquer 10 passagers par bus et chacun doit porter un cache-nez. Au-delà de ce nombre, le chauffeur est en infraction.
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Une commission interne a été mise en place pour faire respecter les mesures barrières au sein des minibus et contrôler les chauffeurs. « Si un chauffeur embarque plus de 10 personnes ou si on trouve des passagers sans cache-nez, les membres de la commission qui sont placés sur tous les axes, vont nous signaler. L’amende peut aller de 3000f à 6000f », explique-t-il.
Ainsi, les usagers des minibus sont habitués avec ces règlements. Mais à leur grande surprise, les chauffeurs des bus se voient interdire leurs activités par les deux décrets portant confinement de la ville de N’Djamena. « Pourtant nous sommes les premiers à demander aux gens de respecter les mesures barrières » s’étonne Abdoulaye alias CC, membre du bureau de la gare.
Le bureau de la gare qui regroupe chauffeurs, convoyeurs et commis de charge demande aux hautes autorités du pays de se pencher sur leur sort. Ils sont des pères de familles et ne vivent qu’au jour le jour. « Personne n’a violé les mesures barrières, qu’ils nous laissent travailler pour nous occuper de nous-mêmes et de nos familles », recommandent les chauffeurs des minibus.