Marche brûlante, le Sahel et l’Afrique à bout de souffle sous la chaleur extrême de mars. Le mois de mars 2025 a été l’un des plus chauds jamais enregistrés à l’échelle mondiale. L’Afrique, particulièrement vulnérable, en subit des conséquences dramatiques. Du Sahel à l’Afrique centrale, les effets du dérèglement climatique s’intensifient
Alors que le monde connaît une série inédite de mois les plus chauds jamais enregistrés, l’Afrique ne fait pas exception. Mars 2025 a été particulièrement accablant pour plusieurs régions du continent, notamment la bande sahélienne où la température a frôlé l’insoutenable.
Selon le dernier rapport de l’observatoire européen Copernicus, mars 2025 est le deuxième mois de mars le plus chaud jamais mesuré à l’échelle globale, avec une anomalie thermique de +1,6 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Une situation que les climatologues jugent « extrêmement préoccupante ».
Le Sahel en surchauffe
Du Tchad au Mali en passant par le Niger et le Nord du Burkina Faso, les températures ont dépassé les 45 °C dans certaines zones précise le rapport. Ces conditions extrêmes menacent la sécurité alimentaire, assèchent les points d’eau, et accélèrent les déplacements forcés des populations rurales.
Des impacts en cascade sur tout le continent
En Afrique centrale, les agriculteurs font face à un déficit pluviométrique inquiétant, perturbant les semis et réduisant les rendements rapporte les enquêteurs. En Afrique australe, la chaleur s’ajoute à une sécheresse prolongée, compromettant les cultures vivrières.
La hausse des températures multiplie également les cas de maladies liées à la chaleur, en particulier chez les enfants et les personnes âgées, dans des systèmes de santé déjà sous pression.
Un appel urgent à l’action climatique
Pour la climatologue Friederike Otto, jointe par l’AFP, « Nous voilà fermement pris dans l’étau du changement climatique causé par l’humanité». Elle souligne que l’augmentation constante des températures au-dessus du seuil critique de 1,5 °C est un signal fort pour la communauté internationale.
L’Afrique, responsable de moins de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, reste pourtant le continent le plus exposé aux risques climatiques. La nécessité d’un financement climatique plus équitable et de politiques d’adaptation ambitieuses est devenue urgente.
L’année 2024 a tout de même été la première année calendaire à dépasser le seuil de 1,5 °C, soit la limite de réchauffement la plus sûre adoptée par la quasi-totalité des pays du monde dans l’accord de Paris. Mais l’actuel record va vite se banaliser. « Vu la concentration actuelle des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, la probabilité d’une telle anomalie est décennale », explique à l’AFP Christophe Cassou, auteur du GIEC et directeur de recherche au CNRS.
Eric Ngarlem Toldé