Interpellé par les conseillers nationaux sur la coupe abusive du bois vert et sa transformation en charbon, le ministre de l’Environnement a indiqué que ce trafic est entretenu et encouragé par des personnes bien placées.

« Vous aviez parlé de charbon, il n’y a aucun pauvre aujourd’hui qui fait acheminer les charbons dans la ville. Ceux qui acheminent les charbons en ville sont connus. Ce sont des gens qui vivent dans des villas luxueuses. Ce sont des trafics », attaque le ministre de l’Environnement, Mahamat Lazina, rappelant que la coupe des bois verts est interdite depuis 2018.

Il avance que le gouvernement a mis 11 milliards de F.CFA pour que le gaz butane soit à la portée de la population. Et donc il n’y a pas de raison,  ajoute le ministre, surtout pour ceux qui sont à N’Djaména, d’utiliser le charbon.

Toutefois, Mahamat Lazina dit comprendre certaines réalités du pays. «   Si je vous dit qu’on ne doit plus utiliser le bois sur une superficie de 1.284.000 km2, c’est que je serais en train de mentir. C’est impossible, comment les gens vont vivre. Oui nous sommes un gouvernement, mais un gouvernement responsable. On doit regarder la vérité en face ».

En Éthiopie, le gouvernement a mis en place une industrie du charbon dont l’impact serait moindre sur l’environnement. Un exemple que le ministre de l’Environnement voudrait répliquer au pays. « Ils ont trouvé des espaces un peu partout. La société qui fabrique les charbons est une société d’État. Ils ont une espèce d’arbre qui vient de Cuba, vous pouvez planter, couper mais ça va toujours repousser. Elle met à la disposition de la population des sacs de charbons avec des étiquettes. Et si on vous prend avec un sac en dehors de celui de l’État, vous allez en prison. On peut aussi le faire chez nous », préconise-t-il.