Exclusivité : Nouvellement désigné Premier Ministre de la République du Tchad par le Président Deby, Pahimi Padacké Albert a bien voulu nous accorder la primeur de sa prise de parole. Encore sous l’effet de l’annonce le nouveau PM nous a accueillis chez lui au quartier Gassi dans le 7e arrondissement ou il reçoit depuis ce matin famille, amis et sympathisants qui ne cessent d’abonder pour lui présenter leurs félicitations. La cour de sa Résidence est noire de monde et animé par les Youyous des militantes de son parti (RNDT le Réveil) qui chantent “Le coq a enfin chanté” (le coq étant l’emblème du parti). C’est à chaud que nous avons recueillis ses impressions que nous partageons avec vous. 

Monsieur Pahimi Padacké Albert, vous venez d’être nommé Premier ministre chef du Gouvernement, à moins de deux mois des élections présidentielles ? Quelles sont premières impressions ? 

Mes premières impressions sont celles de responsabilité. Le chef de l’Etat honore ma modeste personne en m’amenant à ses côtés pour conduire le gouvernement de la République dans un contexte électoral dont la première élection avec la biométrie, preuve de la préoccupation du président de la République et des acteurs politiques d’arriver à des élections libres et transparentes. Nous allons donc avec mon gouvernement mettre tout en œuvre pour que ces élections se déroulent dans des conditions des transparences absolues et cimenter ainsi l’unité nationale.

Le Tchad traverse également des difficultés sur le plan socio-économique avec la chute du cours du pétrole. Il faut rapidement se mettre à l’œuvre pour que cela n’impacte pas davantage le quotidien des tchadiens en termes des salaires et bourses et pensions. L’effort sera fait pour que la régularité des salaires et bourses puissent être restaurées.

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Le Tchad est un ilot de paix précaire dans une sous région en ébullition, avec les différentes les crises que traverses ses voisins. Le gouvernement se doit aussi se mettre au travail pour garantir la sécurité des Tchadiens. Pour cela, la contribution des uns et des autres est sollicitée, car c’est une question de paix et de sécurité de notre pays. Voilà un peu les priorités qui se dessinent devant nous. A part cela, il y a le discours du président de la République au 7ème congrès de son parti MPS, qui envisage une reforme de l’Etat, notamment la limitation du mandat présidentiel, le changement de la forme de l’Etat qui pourrait passer de l’Etat centralisé, à l’Etat fédéral, la reforme de la justice pour que les citoyens aient confiance en leur justice, sont entre autres des principes suffisamment éloquents pour que nous commencions malgré le processus électoral, à jeter les bases de réflexion pour arriver à cette forme de l’Etat.

Justement, par rapport au processus électoral, l’on susurre que votre nomination est électorale. Que répondez-vous ?

Je ne sais pas est-ce que l’Etat s’arrête de fonctionner parce qu’on est à en élection ? Je ne pense pas. Il s’agit d’un Premier ministre, chef du gouvernement. Il peut être nommé aujourd’hui comme demain. La continuité de l’Etat fait que le chef de l’Etat qui a un pouvoir discrétionnaire de nomination du Premier ministre,  peut le faire à tout moment de l’année. Ce n’est pas parce qu’il y a élection que le chef de l’Etat peut ne pas nommer un Premier ministre. Que ce soit un gouvernement électoral, je ne sais pas ce que cela signifie, mais cela signifie créer les conditions de transparences, est le souhait de tous les Tchadiens.

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Effectivement comme vous le dites, vous  êtes nommés chef du gouvernement à une période économique très difficile. Qu’allez-vous faire pour juguler la situation socio-économique morose ? 

C’est un honneur de confier un gouvernement à quelqu’un à un moment difficile, c’est que le chef de l’Etat a confiance à notre capacité à résoudre les problèmes des peuples à ses côtés. Vous savez très bien c’est la chute des recettes pétrolières qui fait que le Tchad traverse cette difficulté. Maintenant il faut remobiliser les autres régies des recettes pour permettre d’optimiser les recettes pour financer et les fonctionnements de l’Etat et le social et très rapidement reprendre les investissements.