La scène politique tchadienne ne cesse de s’agrandir. Utilement ?

Le Tchad est riche en partis politiques. L’on en compte plus de 200. Mais, la réception de nouveaux dossiers de partis politiques est suspendue pour une période de 6 mois. Ainsi en a décidé le ministère de l’Administration du territoire le 26 août. Il en est de même pour les associations. Cela pour permettre l’ « évaluation » de tous les dossiers en instance.

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Un peu plus de deux mois en arrière, le 19 juin, la nation arc-en-ciel pour le changement (LANARC), nait au bout de deux ans d’attente de l’autorisation de fonctionnement. Dirigé par le médecin Adoum Ali Garandi, LANARC se veut centriste et écologique et aspire à « laisser un environnement meilleur pour les générations futures ». Pour Dr Adoum, l’exploitation du pétrole depuis 2003 génère des problèmes environnementaux, lançant au passage, timidement que le pays n’est pas sur la «  bonne voie », pour dénoncer la gestion du pays en cette période de transition.

Dès lors, LANARC a disparu de l’espace médiatique. Même si le parti avait appelé à l’organisation d’une conférence nationale pour « discuter des problèmes du pays et sortir quelque chose de bon », l’on entend guère parler de lui au moment où les pré-dialogues se sont tenus et que l’on s’apprête à aller à un dialogue voulu de tous national et inclusif. Un silence qui interroge.

En lançant son parti l’Union pour la refondation du Tchad (URT), le 23 octobre, Siddikh Abdelkerim Haggar promet refonder le pays en rompant avec les vieilles méthodes de gouvernance qui ont conduit le pays dans « l’impasse » actuelle.  Celui qui a été plusieurs fois ministres sous feu Deby, prône le mérite, en instaurant une culture de compétence et d’excellence. Il ambitionne aussi organiser les états généraux dans les domaines sociaux de base tels que la santé, l’éducation. « Nous sommes déterminés à refonder le Tchad (…) un changement total », assure-t-il. Sur le terrain, l’on voit les organes de base du parti se mettre en place comme dans les 9e et 10e arrondissements de N’Djamena.

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Cependant, sa participation aux gouvernements de Deby de 2016 à 2019 laisse certains observateurs dubitatifs sur sa capacité à apporter un quelconque nouveau souffle au pays.

De son côté, le parti « Les Démocrates (LD) », tout dernier-né ( 27 novembre) des partis politiques, projette instaurer « une vraie démocratie » incarnée, selon son président, René Komengdy Seni, par les LD. Avant de fustiger une « démocratie de façade » apportée par le Mouvement patriotique du salut (MPS).

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Le parti compte s’attaquer à l’impunité et à l’injustice, la corruption, les détournements des deniers publics, le manque de liberté réelle etc.

Le foisonnement de l’espace politique est en soi un signe de la viabilité de la démocratie. Cependant,  créer un parti pour augmenter le nombre déjà pléthorique de ceux existants, sans impact réel,  en vaut-il la peine ?