Une cérémonie d’un genre particulier s’est tenu ce mardi 30 octobre 2018 à l’hôtel Hilton de N’Djaména. Il s’agissait de la présentation du film « Retour à la vise sauvage » retraçant la réintroduction des gazelles Orynx espèce en voie de disparition dans leur habitat naturel et originel qu’est le Tchad.

Ladite cérémonie a été organisée par l’Ambassade des Emirats Arabes Unis du Tchad, en présence de M. Mohammed Ali Alshamsi, Ambassadeur des Émirats au Tchad, M. Siddick Abdelkerim Haggar, Ministre de l’environnement et du chercheur John Newby représentant chacun les principaux acteurs engagés dans cette réintroduction de masse d’Oryx, à leur habitat originel, une première dans l’histoire.

Pour rappel, l’Oryx algazelle a été déclaré disparu à l’état sauvage en 2000 par l’UICN et depuis lors, sous l’impulsion de l’Agence pour l’Environnement d’Abou Dhabi avec la contribution du gouvernement tchadien, des Oryx algazelle élevée dans les Émirats ont été réintroduits par étape dont la première fut en 2016 avec 25 Oryx. Ces Oryx proviennent d’un troupeau formé au milieu des années 70 et qui compte aujourd’hui plus de 3000 têtes et qui alimente plusieurs programmes de réintroduction à travers le monde.

Dans le jeu de questions-réponses auquel se sont adonnées nos trois personnalités, il en ressort tout l’engagement de chacune des parties à continuer de collaborer au retour de l’oryx sur leur terre d’origine. Comme le témoigne le film d’une trentaine de minutes diffusé à l’occasion, c’est un chantier gigantesque, qui demande temps, logistique et volonté politique pour réussir. Car, même si les premiers résultats sont déjà visibles, beaucoup de mesures d’accompagnement restent à prendre pour assurer la survie des oryx dans leur nouvel habitat et cela passe par leur cohabitation avec des espèces qui leur étaient méconnues (bétails, dromadaires, etc.), et aussi par l’accoutumance des politiques de nomadisme et d’agropastoralisme qui devront faire avec ces nouveaux venus et aussi de la lutte contre le braconnage.

Quoi qu’il en soit, l’Oryx est bel et bien de retour sur la terre de Toumaï, son dernier habitat naturel connu. Le succès de ce projet ouvrira de nouvelles perspectives pour d’autres espèces qui pourront dans un futur proche venir sur les terres hospitalières tchadiennes.