YAOUNDE, 23 mars (Xinhua) — De violents combats opposaient samedi soir les rebelles de la coalition rebelle du Séléka et les Forces armées centrafricaines (FACA) appuyées par les troupes sud- africaines pour le contrôle de Bangui, dont les rebelles se sont rapprochés après avoir fait tomber la veille la localité de Damara, affirment des sources jointes par Xinhua.

« La situation s’est terriblement dégradée. Le Séléka a fait une très grosse progression. Après avoir pris Damara (ville située à quelque 90 km de Bangui décrétée ligne rouge par les forces de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale – CEEAC, NDLR), ils ont contourné par Bossembelé pour se diriger vers Bangui », a rapporté un responsable d’un organisme international dans la capitale du pays.

Ce responsable a été mis à l’abri avec le personnel des Nations Unies dans un campement de l’organisation mondiale, en attendant une évacuation hors de la République centrafricaine (RCA) qui n’a pu se faire pour cause d’occupation de l’aéroport de Bangui-Mpoko par des éléments de la garde présidentielle et les soldats sud- africains qui avaient été déployés par Pretoria au début de l’offensive du Séléka en décembre pour prêter main forte au pouvoir du président François Bozizé. C’est grâce à cette intervention que les hommes du Séléka ont rencontré une résistance à PK12, zone à 12 km de Bangui, ont confirmé d’autres sources concordantes qui annoncent par ailleurs une coupure d’électricité dans la capitale. Cette offensive intervient au lendemain d’une décision des dirigeants militaires de la coalition rebelle de séquestrer leurs cinq ministres du gouvernement d’union nationale du 3 février, dont leur propre leader Michel Am Nondokro Djotodia, en mission dimanche à Sibut, localité du centre du pays, à quelque 187 km de Bangui. Depuis la formation de ce gouvernement de transition dirigé par l’opposant Nicolas Tiangaye et le lancement le 3 mars de l’opération de cantonnement de leurs combattants en vue de leur désarmement, beaucoup de voix au sein du Séléka se sont élevées pour exiger l’application des clauses des accords de pais de Libreville du 11 janvier liées à la libération des prisonniers politiques et le départ des troupes sud-africaines et ougandaises, autre allié du régime Bozizé. Ces derniers jours, la hiérarchie militaire de la rébellion a exprimé d’autres revendications, portant, entre autres, sur l’intégration de 2.000 de leurs hommes dans l’armée nationale et la prise en compte des grades obtenus dans la rébellion. Et alors qu’ils accusaient le pouvoir de se réarmer en vue de la guerre, les rebelles ont contre attente lancé leur assaut samedi soir, qui plonge la population dans le désarroi.