YAOUNDE, 15 avril (Xinhua) — Une vingtaine de personnes ont trouvé la mort lors d’affrontements le week-end écoulé entre les rebelles de l’alliance Séléka qui ont pris le pouvoir le 24 mars en République centrafricaine (RCA) et des groupes armés présentés comme des milices proches de l’ancien régime de François Bozizé, selon des sources indépendantes contactées lundi par Xinhua.
“Une opération de ramassage des armes par les Séléka s’est transformée en vols, assassinats et enlèvements à Bangui. Au moins 20 morts ont été enregistrés dans le 7e et le 4e arrondissement de la capitale. La population est sous le choc et vit dans la terreur. Il y a une nécessité urgente de désarmer les Séléka”, a souligné sous couvert d’anonymat un membre du Conseil national de transition.
Ces incidents graves surviennent alors que cet organe chargé de conduire une transition politique de dix-huit mois en RCA a élu samedi par acclamation président par intérim Michel Djotodia, leader de la coalition rebelle qui a renversé le président Bozizé malgré les accords de paix signés le 11 janvier à Libreville au Gabon.
D’après la source contactée à Bangui, les rebelles devenus maîtres de la capitale centrafricaine ont tenté de récupérer “des armes qui auraient été distribuées par l’ancien régime aux milices”, une opération qui a débouché sur des affrontements sanglants.
Pour leur propre version des faits, Xinhua a tenté sans succès de joindre des responsables de la coalition rebelle qui, depuis sa prise de pouvoir, s’illustre par des actes de pillage à répétition, des viols, des assassinats et d’autres atteintes aux droits de l’homme à Bangui et d’autres villes, créant ainsi un climat sécuritaire préoccupant dans ce pays pauvre d’Afrique centrale aujourd’ hui au ban de la communauté internationale, comme lors du putsch de Bozizé en 2003.