YAOUNDE, le 21 août (Xinhua) — Au moins une dizaine de personnes ont trouvé la mort suite aux tensions dans le quartier de Boy-Rabe au 4ème arrondissement de Bangui, où les éléments de la coalition Séléka ont assiégé depuis dimanche pour désarmer des jeunes soupçonnés de disposer des armes distribuées par le président déchu François Bozizé, a révélé ce mercredi soir à Xinhua un infirmier à l’Hôpital Communautaire à Bangui.

Du 6h00 à 10h00 de ce mercredi matin, l’Hôpital Communaitre a reçu des dizaines de morts et de blessés dont certains ont quitté le lieu, selon cet infirmier qui a requis l’anonymat. “Il y a au moins une dizaine de morts dans notre hôpital,” a-t-il confirmé.

Selon les témoins, certains morts ou blessés ont été transportés dans l’Hôpital de l’amitié, un autre des deux grands centres de santé de la capitale centrafricaine.

Jusqu’ici aucune déclaration n’a été faite par le gouvernement centrafricain.

Des tirs ont été entendu dans la nuit du mardi au mercredi autour du quartier Boy-Rabe. Depuis mardi matin, les hommes de la Séléka ont déployé un important dispositif militaire lourdement armé à l’entrée du quartier, qui ont verrouillé les ruelles y menant. Tout passant doit se soumettre à des fouilles. Les habitants ont quitté pour trouver refuge dans les quartiers environnants.

« Le quartier Boy-Rabe regorge d’armes distribuées par l’ancien président François Bozizé. Par conséquent, il doit être désarmé », a déclaré le ministre de la Sécurité publique, M. Noureldine Adam, lors d’une rencontre lundi avec les chefs des quartiers.

Ce quartier est soupçonné d’être pro-Bozizé par les leaders de la Séléka, une alliance de rébellion qui ont renversé le régime de Bozizé le 24 mars dernier. Le leader de la Séléka, Michel Djotodia, a prêté serment le 18 août à la tête d’un gouvernement de transition de 18 mois.

« Avant son départ, Bozizé a préparé un génocide, en distribuant plus de 2 000 armes de guerre aux jeunes. La majorité de ces armes se trouve dans le quartier de Boy-Rabe », a déclaré M. Djotodia, lors d’une conférence de presse tenue le 27 juillet.

Au cours d’un point de presse au mois du juillet dernier, le représentant du secrétaire général de l’ONU en Centrafrique, M. Babacar Gaye a lancé un appel aux autorités du pays à prendre leurs responsabilités face à l’ampleur de la violence.