YAOUNDE, 9 janvier (Xinhua) — Alors que s’ouvrait à N’Djamena un sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) où il s’est fait représenter par son Premier ministre, le président camerounais Paul Biya a plaidé jeudi à Yaoundé à la transformation de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) en mission de maintien de la paix de l’Onu.

Déjà partie prenante de la Mission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (MICOPAX) et de la Force multinationale de l’Afrique centrale (FOMAC), deux forces d’ interposition déployées depuis années et qui après avoir échoué à faire restaurer la stabilité dans ce pays ont cédé la place à la MISCA en décembre 2013, le Cameroun compte environ 850 soldats au sein de cette force africaine autorisée par les Nations Unies.

C’est aussi un général de l’armée camerounaise, Martin Tumenta Chomu, qui en assure le commandement opérationnel dans un contexte de poursuite des violences imposées à la population par les ex- rebelles de la Séléka (au pouvoir) et les miliciens anti-Balakas jugés fidèles à l’ancien régime de François Bozizé, en dépit par ailleurs de la présence de la force française Sangaris.

Le président camerounais a noté jeudi dans un discours lors de la présentation des voeux du corps diplomatique que l’ accélération de la transformation de la MISCA en une mission de maintien de la paix des Nations Unies, un processus en cours de discussions au Conseil de sécurité à New York à l’initiative de la France, ex-puissance colonisatrice de la République centrafricaine (RCA), est la solution idoine à la solution d’une crise “complexe” et aux défis énormes.

Cette crise a également des répercussions au Cameroun où des mouvements rebelles dont les ex-Séléka et d’autres groupes armés opèrent de temps en temps des incursions parfois meurtrières dans des localités de la région de l’Est, où se sont réfugiés en outre des dizaines de milliers de Centrafricains fuyant notamment les violences dans leur pays qui ont causé des milliers de morts et près de 950.000 déplacés, d’après les Nations Unies.

Depuis la signature de l’accord politique intercentrafricain conclu le 11 janvier 2013 à Libreville au Gabon sous l’égide notamment des dirigeants de la région, Paul Biya n’a pris part à aucun sommet sur cette crise. Lors de l’actuel tenu à N’Djamena au Tchad, il s’est fait représenter par son Premier ministre Philemon Yang.

Il en suggère toutefois un règlement par une solution ” holistique” qui signifie d”accélérer la transformation de la IMSCA en mission de maintien de la paix” de l’ONU.