PARIS – Le porte-parole de la rébellion centrafricaine Eric Massi, basé à Paris, a déclaré vendredi à l’AFP ne pas être au courant de négociations imminentes à Libreville, en affirmant ne pas encore avoir été contacté par la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC).

Je ne suis pas au courant. Je l’apprends par l’AFP, c’est incroyable, a réagi Eric Massi à l’annonce de l’arrivée prévue dimanche d’une délégation de la rébellion du Séléka à Libreville. Selon une source de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC), cette délégation doit comprendre outre M. Massi, le chef du Séléka Michel Djotodia, et huit autres personnes.

J’ai eu Michel (Djotodia) ce matin même au téléphone. Il ne m’a pas parlé de ça, a déclaré M. Massi. Il m’a dit recevoir des pressions de la communauté internationale, mais je ne vois pas ce que l’on va aller négocier à Libreville si ce n’est le départ de (François) Bozizé, le président centrafricain, a-t-il ajouté.

J’attends toujours le coup de téléphone de (Guy-Pierre) Garcia, le secrétaire général-adjoint de la CEEAC, a-t-il encore dit.

Vendredi, une source de la CEEAC a affirmé à l’AFP qu’une délégation du Séléka était attendue dimanche à Libreville pour des négociations.

Le secrétaire adjoint de la CEEAC (le général Guy-Pierre Garcia) a un contact ferme avec les rebelles. Leur chef Michel Djotodia a pris la décision. Ils partiront le 6 pour Libreville. Ils sont au nombre de dix, a-t-on précisé de même source, soulignant que MM. Massi et Djotodia seraient présents.

François Nelson Ndjadder, coordonnateur et délégué en Europe de la Convention patriotique pour le salut du kodro (CPSK), une des composantes du Séléka, un mouvement très hétéroclite, sera également présent, selon la même source, qui a précisé que la date du début des négociations n’avait pas encore été fixée.

Interrogé par l’AFP à Paris, Nelson Ndjadder a lui aussi fait part de son étonnement, assurant ne pas avoir été informé d’un déplacement à Libreville, ni même qu’il faisait partie de la délégation. Il a toutefois précisé être d’accord sur la tenue de discussions à Libreville, où, a-t-il dit, il veut aller.

Le Séléka a stoppé l’offensive qu’il avait lancée le 10 décembre dans l’attente des négociations, le gros de ses troupes étant toujours positionné à Sibut, à 160 km de Bangui.

Les rebelles, qui ont pris les armes pour réclamer le respect de plusieurs accords de paix signés entre le gouvernement et des rébellions et se sont facilement emparés de plusieurs villes du Nord et du centre, demandent le départ du président centrafricain François Bozizé.

Plusieurs partis de l’opposition centrafricaine proches du Séléka, réunis au sein d’un Front républicain pour l’alternance et la Paix (FRAP), ont tenus jeudi soir une assemblée générale à Paris, à l’issue de laquelle ils ont posé comme préalable à toute négociation la démission du président Bozizé.

Interrogé par l’AFP après l’annonce de négociation imminentes à Libreville, le porte-parole du FRAP Guy-Simplice Kodégué a dit ne pas être informé et réaffirmé que le préalable restait le départ de Bozizé.

(©AFP / 04 janvier 2013 13h30)