BANGUI, 7 février (Xinhua) — La plate-forme des leaders religieux (catholiques, protestants et musulmans) a sévèrement dé noncé lors d’une conférence de presse vendredi à Bangui, les violences perpétrées en Centrafrique au nom de la religion et la récupération politique de celles-ci, considérant que les politiques veulent imposer la guerre religieuse à un peuple qui a toujours vécu en harmonie, a déclaré Mgr. Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui.
Les violences persistantes en Centrafrique découlent essentiellement des affrontements entre les milices d’autodéfense anti-Balakas (anti-machettes) en majorité chrétiens et les ex- rebelles de la Séléka composés quant à eux dominante musulmane, des mercenaires tchadiens et soudanais ajoutés à des combattants centrafricains.
Cette rébellion avait porté au pouvoir le 24 mars 2013 pour la première fois un Centrafricain de confession musulmane, Michel Djotodia, ouvrant ainsi la voie aux exactions, tueries, violations des droits humains principalement vécues par la population, avant d’être contraint à la démission sous la pression des dirigeants d’Afrique centrale et de la France.
Plusieurs églises et mosquées ont été détruites dans les violences qui se poursuivent entre ces deux groupes. Les biens appartenant aux musulmans sont pillés par les anti-Balakas, des ex- Séléka tuent, violent, volent et pillent les habitants chrétiens dans les villes qu’ils contrôlent comme à Kaga-Bandoro et à Bria qu’ils transformées en base arrière.
Les leaders religieux rappellent que la cohésion a toujours ré gné au sein de la population centrafricaine, en majorité chré tienne (80%), avec une composante musulmane (10%) et des animistes (10%). « Il n’y a pas de raison d’entraîner la religion dans un conflit purement politique », s’est insurgé l’imam Oumar Kobine Layama, président du Comité islamique de Centrafrique.
Selon les leaders religieux, l’implication directe du Tchad dans le conflit centrafricain a fortement contribué au chaos sé curitaire et humanitaire que vit la Centrafrique. « Le Parlement provisoire, les forces vives de la nation, la communauté internationale se chargent de cette question. Bientôt il y aura la solution », a indiqué le pasteur Nicolas Guerekoyame, représentant des Eglises protestantes.
Aux dernières nouvelles, les ex-rebelles de la Séléka ont pillé jeudi les locaux de l’église catholique de Dékoa (Nord) emportant 4 motos, plusieurs ordinateurs et autres objets de valeur.