MALABO, 27 juin (Xinhua) — Les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) ont réaffirmé, lors d’un sommet tenu vendredi à Malabo en Guinée équatoriale, leur soutien en vue d’un “dialogue constructif” entre les différentes sensibilités sociopolitiques en République centrafricaine (RCA), a déclaré à la presse le président camerounais Paul Biya.

“Nous avons exprimé le voeu que le dialogue englobe toutes les forces vives de ce pays : les partis politiques, les ONG, les chefs religieux, les anti-Balakas, les Séléka pour qu’on ait vraiment un condensé des volontés de ce peuple pour rebâtir leur pays. Nous sommes en arrière-plan pour les aider et nous aiderons aussi à ce que le dialogue soit constructif”, a fait savoir le dirigeant camerounais.

Les dirigeants d’Afrique centrale ont profité de la tenue du 23e sommet de l’Union africaine (UA), ouvert la veille dans la capitale équato-guinéenne pour examiner la situation en RCA, où la violence persiste en dépit des efforts de stabilisation menés par les pays de la région à travers une force dotée d’un mandat des Nations Unies, sous l’égide de l’UA.

Selon le président Biya qui prenait pour la première fois à une telle initiative depuis le changement de pouvoir de 2013, cette concertation à huis clos visait à évaluer cette action.

“Je crois que, a-t-il souligné, les pays d’Afrique centrale ont fait beaucoup d’efforts. On a envoyé des soldats, de l’argent et des équipements pour maintenir la paix. Mais nous avons voulu aussi que les Centrafricains puissent s’exprimer eux-mêmes, qu’ils disent ce qu’ils veulent, quel genre d’institutions ils veulent conduire.”

“Et à cet effet, a-t-il poursuivi, on a prévu une rencontre de toutes les forces politiques de la région à Brazzaville. Nous serons toujours en arrière-plan pour apporter nos appuis, nos concours. Je profite pour remercier d’ailleurs des pays européens, la France, qui ont bien voulu apporter aussi leurs concours à la reconstruction de cette République centrafricaine qui nous est chère.”

Non autorisée à participer au sommet de l’organisation panafricaine à cause de la suspension de son pays suite à la prise du pouvoir le 24 mars 2013 à Bangui de Michel Djotodia, le leader des ex-rebelles de la Séléka poussé à la démission de la présidence par intérim par ces leaders et la France, la présidente de la transition Catherine Samba-Panza y a pris part.

C’était aux côtés des présidents tchadien Idriss Deby Itno, président en exercice de la CEEAC et initiateur de la rencontre, congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur de cette crise, camerounais Paul Biya, gabonais Ali Bongo Ondimba et sao-toméen Manuel Pinto da Costa, ainsi que le secrétaire général de la CEEAC, Ahmad Alla-Mi, et le général Jean-Marie Moukoko.

Président en exercice de l’UA, le chef de l’Etat mauritanien Ahmed Ould Abdelaziz, s’est aussi associé à ces assises dont on peut imaginer qu’elles ont en outre consisté à discuter de la transformation prévue en septembre de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA), une force essentiellement composée des troupes mises à disposition par la CEEAC, en une mission de paix de l’ONU.