MALABO, 28 juin (Xinhua) — Annoncé depuis plus d’un mois par les rumeurs, un nouveau gouvernement est en voie d’être formé en République centrafricaine (RCA) à l’initiative de la présidente de transition Catherine Samba-Panza, à en croire un communiqué de presse publié à l’issue d’un sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) vendredi à Malabo.

Pour la première fois depuis son élection par le Conseil nationale de transition (CNT, Parlement provisoire en plus depuis un an) suite à la démission forcée sous la pression de ceux-ci et de la France le 10 janvier de Michel Djotodia porté au pouvoir par son ex-coalition rebelle de la Séléka en mars 2013, Mme Samba-Panza a pris part à un sommet réunissant la quasi-totalité des dirigeants de cette région.

Après un exposé “sur la situation politique, sécuritaire et humanitaire” dans son pays, ces leaders sous l’instigation du Tchadien Idriss Deby Itno, président en exercice de la CEEAC, ont annoncé lui avoir “réitéré leur soutien dans l’accomplissement de sa mission pour la reconstruction de son pays. Ils ont par ailleurs pris acte de sa volonté de remanier son gouvernement”, souligne le communiqué de presse remis à Xinhua.

Ancienne maire nommée de Bangui, Catherine Samba-Panza forme en ce moment la tête de l’exécutif intérimaire centrafricain avec le Premier ministre du gouvernement d’union nationale André Nzapayéké, précédemment vice-président de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC) à Brazzaville, élu comme elle par le CNT, sur la base de l’accord de Libreville du 11 janvier 2013.

C’est le remplaçant de Nicolas Tiangaye, également débarqué au même titre que Michel Djotodia à cause de son incapacité à faire baisser les tensions interreligeuses et intercommunautaires en RCA entre les ex-rebelles de la Séléka à dominante musulmane et les milices d’autodéfense chrétiennes anti-Balakas (anti-machettes) fidèles au président déchu François Bozizé.

Irritée par les blocages dans la mise en œuvre du processus censé aboutir à la tenue d’élections démocratiques pour la désignation d’un nouveau chef de l’Etat en février 2015, la présidente de transition s’est montrée impatiente à former un nouveau gouvernement. Le communiqué de presse n’indique cependant pas si un nouveau Premier ministre sera nommé en remplacement de Nzapayéké.

Au cours de leur rencontre tenue en marge du 23e sommet de l’Union africaine (UA), les dirigeants de la CEEAC se sont aussi inquiétés de la poursuite des exactions et ont recommandé à “l’ensemble des groupes armés, les forces politico-militaires et la classe politique centrafricaine à cesser toute forme de violence” et “à s’engager dans une recherche de solution pacifique et politique pour sortir leur pays de la crise”, indique le communiqué de presse.

Prenaient part à ce sommet, outre le président tchadien, ses homologues équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, camerounais Paul Biya, congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur de cette crise, gabonais Ali Bongo Ondimba, sao-toméen Manuel Pinto da Costa et le vice-président angolais Manuel Domingos Vicente.

Le secrétaire général de la CEEAC, Ahmad Allam-Mi, était aussi présent, avec les représentants spéciaux du secrétaire général de l’ONU et de la présidente de la Commission de l’UA en RCA, le général Babacar Guèye, et son collègue le général Jean-Marie Michel Moukoko.