BANGUI, 13 novembre (Xinhua) — Deux ex-rebelles de l’alliance Séléka et un jeune Centrafricain ont été tués lors de nouveaux heurts causés dans deux quartiers de Bangui mercredi par l’enlèvement par les ex-rebelles d’un jeune au domicile du directeur général de la police nationale Alain Victoire Nabéza pour le conduire à la présidence de la République, ont rapporté des sources concordantes.
Irrités par cet acte, les jeunes de Fatima et Pétévo, deux quartiers du Sud (6e arrondissement) de la capitale centrafricaine, ont organisé une riposte qui a fait monter la tension, comme à la suite de l’assassinat dimanche de l’ex-aide de camp du president déchu François Bozizé, Tanguy Touaboy, par ces hommes en armes dont les populations n’arrêtent pas de dénoncer les exactions.
“Les anciens rebelles de la Séléka sont venus enlever un jeune de notre quartier. Face à cette situation, nous nous sommes opposés et ils ont ouvert le feu sur les civils”, a rapporté à Xinhua un habitant de Fatima.
A en croire pour sa part un élément de la Séléka qui faisait partie de l’opération dirigée par le colonel Aba Tom de nationalité tchadienne, les ex-rebelles ont tenté d’arrêter le jeune en question après la découverte d’une arme, un pistolet automatique, en sa possession.
“C’est un braqueur et il entretient des relations avec Bozizé au téléphone”, a affirmé cette source sous couvert d’anonymat.
Ces affrontements ont coïncidé avec la cérémonie de lancement des travaux de réhabilitation de l’Avenue CEMAC (dédiée à la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) dans cet arrondissement, prévue d’être présidée par le chef d’Etat de la transition Michel Djotodia et finalement interrompue à cause des détonations d’armes, ont rapporté d’autres sources proches du pouvoir.
Cette situation a créé une panique générale dans la zone et dans la ville de Bangui où certains magasins du centre commercial de Km5 ont dû fermer, de même que la circulation a été perturbée pendant plusieurs heures.
Un membre du gouvernement qui a requit l’anonymat a déclaré à Xinhua que “Michel Djotodia vient de constater les bavures de ses hommes sur la population civile, cela droit l’interpeler et il doit prendre ses responsabilités”.
C’est depuis la prise du pouvoir le 24 mars de l’ex-coalition rebelle de la Séléka dirigée par Michel Djotodia que la Centrafrique, pays pauvre et enclavé de l’Afrique central, sombre dans un chaos sécuritaire.
La ville de Bangui est devenu le théâtre d’affrontements entre la population civile et les ex-rebelles jugés coupables de viols, de tueries et de pillages. Cependant, le pouvoir de Bangui multiplie les accusations de manoeuvres de déstabilisation contre les partisans de l’ancien président François Bozizé.
Un calme précaire est néanmoins revenu à Fatoma et Pétévo, que certaines personnes ont quittés pour fuir les violences.