ADDIS-ABEBA, 31 janvier (Xinhua) — Deux jours après la présentation du rapport de la présidente de la Commission de l’ organisation panafricaine faisant état de 5.305 hommes au Conseil de paix et de sécurité (CPS), le commissaire à la paix et la sécurité de l’Union africaine (UA), Smail Chergui, annonce vendredi l’atteinte des 6.000 troupes prévues de la Commission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca).

« Cette force, au moment où je vous parle, a déjà atteint les 6.000 hommes autorisés par l’Union africaine », a déclaré lors d’une conférence de presse au deuxième et dernier jour du 22e sommet de l’organisation panafricaine vendredi à Addis-Abeba en Ethiopie, le diplomate algérien dans une présentation de la situation en République centrafricaine (RCA).

Autorisée par une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies suite à une recommandation de l’UA avec pour mission d’aider à sécuriser et à stabiliser ce pays pauvre et enclavé d’ Afrique centrale confrontée à une grave crise sécuritaire et humanitaire depuis plus d’un an, la Misca était portée à un effectif initial de 3.722 hommes, militaires et policiers confondus.

La décision d’augmenter ces troupes fait suite à l’ amplification des violences dans le pays due aux affrontements entre les ex-rebelles de la Séléka qui avaient porté leur leader Michel Djotodia au pouvoir en mars 2013 et les milices d’autodé fense villageoises anti-Balakas (anti-machettes) jugées favorables à l’ancien régime de François Bozizé.

En réponse aux critique sur l’incapacité de la Misca à ramener l’ordre à Bangui et dans les autres villes centrafricaines affecté es par les violences, le commissaire à la paix et la sécurité de l’ UA se défend en affirmant que « cette force fait valablement son travail », ce qu’elle d’ailleurs déjà selon lui, en coopé ration avec la force française Sangaris.

Par exemple, informe Smail Chergui, cette force précédée de la Force multinationale de l’Afrique centrale (FOMAC) et de la Mission de la CEEAC pour la consolidation de la paix en RCA (MICOPAX) est parvenue à libérer le principal axe qui relie la RCA au Cameroun et constitue le principal corridor de ses échanges avec l’extérieur, via le port de Douala, dans la métropole é conomique camerounaise.

Les troupes présentes en RCA depuis le 19 décembre proviennent de sept pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), à savoir le Cameroun, le Congo-Brazzaville, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République démocratique du Congo (RDC), le Burundi, le Tchad, auxquels s’associent le Rwanda, sorti de cette organisation régionale pour se tourner vers l’Afrique de l’Est et Australe.

Concernant l’éventualité de la transformation de la Misca en mission de paix onusienne, M. Chergui fait observer que « le principale est là, mais pour transformer cette force en mission des Nations Unies, il faut au moins six mois ».

Une conférence des donateurs est programmée samedi à Addis- Abeba pour mobiliser plus de 500 millions de dollars en faveur du financement de la force.