BANGUI – Le chef de la force africaine en Centrafrique (Misca), le général congolais Jean-Marie Michel Mokoko, a lancé jeudi une sévère mise en garde à tous ceux qui prennent part aux violences interreligieuses dans le pays.

La Centrafrique doit arrêter de s’enfoncer dans une dérive qui conduit inévitablement à la misère et à la division, a déclaré le général Mokoko.

Ceux qui persistent dans cette attitude se heurteront aux dispositions des résolutions du Conseil de sécurité (de l’ONU) qui à ce sujet est très clair et sans ambiguïté, a-t-il souligné, faisant référence à l’usage de la force autorisée par l’ONU pour les soldats de la force africaine.

Le général Mokoko s’exprimait au cours d’une cérémonie officielle marquant le transfert d’autorité de la Fomac (force africaine déployée depuis 2008 en RCA) à la Misca, mandatée par l’ONU.

Forte actuellement de 3.700 hommes, la Misca devrait compter à terme 6.000 militaires venus de tout le continent africain pour mener à bien, au côté de l’armée française, sa difficile mission de rétablir la sécurité dans le pays.

Près de 1.600 soldats français sont déployés en RCA dans le cadre de l’opération Sangaris menée depuis le 5 décembre en soutien à la force africaine, après une vague de violences meurtrières entre chrétiens et musulmans qui a fait près d’un millier morts ces deux dernières semaines.

Assistés des troupes africaines, les Français conduisent depuis le 9 décembre une vaste opération de désarmement des milices et groupes armés à Bangui et dans le nord-ouest du pays. Ce désarmement a d’abord visé les ex-rebelles Séléka (au pouvoir), responsables de représailles sanglantes contre les chrétiens. Il vise aujourd’hui les milices chrétiennes d’autodéfense villageoises anti-balaka (anti-machettes).

Les Centrafricains se sont progressivement installés dans une spirale d’insécurité qui a atteint son paroxysme avec les affrontements fratricides de ces derniers jours, a déclaré de son côté le Premier ministre Nicolas Tiangaye, qui s’exprimait au cours de la même cérémonie à la Misca.

Je remercie la France qui a su mobiliser le moment venu la communauté internationale, a souligné M. Tiangaye: son action déterminante a permis de réduire de manière significative cette vague de violences.

(©AFP / 19 décembre 2013 15h04)