N’DJAMENA, 10 janvier (Xinhua) — La démission du chef d’Etat et du Premier ministre de transition en République Centrafricaine, annoncée vendredi au 6ème sommet extraordinaire de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), n’est pas un putsch, a déclaré à Xinhua Alexandre Ferdinand Nguendet, président du Conseil National de Transition (CNT).

“Que les Centrafricains ne considèrent pas le changement intervenu à N’Djaména [capitale du Tchad, Ndlr] comme un putsch. En dehors du Conseil National de la Transition, les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEEAC ont fait appel aux autres couches sociales pour parvenir à cette décision. Nous espérons que cette d écision rencontre l’agrément de tous les Centrafricains pour qu’ ils puissent se consacrer à leur développement”, a précisé M. Alexandre Ferdinand Nguendet qui s’exprimait à l’issue de la ré union de deux jours qui a pris acte de la démission de Michel Djotodia et de Nicolas Tiangaye.

Il a ajouté qu’un décret sera pris pour convoquer le CNT en session extraordinaire afin d’élire le nouvel exécutif de la transition, dans les quinze prochains jours.

M. Alexandre Ferdinand Nguendet envisage un nouveau gouvernement composé de toutes les forces vives de la nation centrafricaine. “Aujourd’hui, le pays a besoin de la paix, de l’ unité, de la réconciliation nationale pour toutes les filles et fils du pays. Nous lançons un appel à tous nos compatriotes épris de paix, sans exclusive; nous lançons un cri de coeur à l’ attention de l’ancien président François Bozizé et de tous ceux qui l’ont suivi. Notre peuple a beaucoup souffert. Il est temps que nous parlions d’une même voix, que nous ramions dans le même sens pour atteindre un idéal commun: la paix, l’unité et la concorde nationale”, a-t-il indiqué, affirmant ensuite que “les ex- Séléka (la rébellion qui avait porté Djotodia au pouvoir en fé vrier 2013, Ndlr) seront membres du nouveau gouvernement”.

Selon le président du parlement transitoire centrafricain, il n’est pas interdit que l’ancien chef d’Etat de la transition vive dans son pays. “Le président Djotodia a exercé une mission. En politique, toute mission a un début et une fin. Aujourd’hui, il doit vivre dans son pays en toute liberté et toute quiétude”, a estimé M. Alexandre Ferdinand Nguendet.

Pour le chef du CNT, les difficultés que son pays traverse ne doivent pas constituer une fatalité pour la République Centrafricaine. “Nous remercions les chefs d’Etat de la CEEAC qui se sont mobilisés au chevet de la Rca depuis le début de cette crise et qui continuent à nous assister avec tous les autres partenaires. Nous espérons que la RCA après cette transition retrouvera la voie de la légalité constitutionnelle afin qu’elle puisse espérer à l’émergence dans les années à venir”, a-t-il conclu.