YAOUNDE, 1er mars (Xinhua) — Une attaque rebelle attribuée au chef de guerre d’origine tchadienne Nourradine a été menée contre la ville centrafricaine de Sido (Nord) à la frontière entre la République centrafricaine (RCA) et le Tchad, a annoncé vendredi matin à Xinhua le ministre centrafricain de la Communication, Christophe Gazam Betty.

“M. Nourradine, ci-devant d’origine tchadienne, avec un colonel tchadien ont fait du recrutement et ont attaqué la ville de Sido”, a déclaré dans un élan de colère le ministre Gazam Betty, membre, issu de l’alliance de la coalition rebelle Séléka qui a tenté de renverser le régime du président François Bozizé, du gouvernement d’union nationale du 3 février dirigé par l’opposant Nicolas Tiangaye.

Sans indiquer si l’attaque enregistrée dans la nuit de jeudi à vendredi a fait des dégâts et des victimes, il a fait savoir que les deux commanditaires “se sont appuyés sur les 90 éléments tchadiens qu’on appelle les libérateurs, qui ont été emmenés par Bozizé lors de son putsch de 2003 et qui se sont retrouvés dans Séléka”.

Gazam Betty a appelé les intéressés à “assumer leurs responsabilités vis-à-vis de la communauté internationale, vis-à-vis des dix chefs d’Etat de la CEEAC (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale, à laquelle la RCA appartient, NDLR) et vis-à-vis du peuple centrafricain qui a marre de la violence”.

Il a reconnu implicitement des divisions au sein de l’alliance Séléka, constituée de plusieurs mouvements rebelles, en soulignant que c’est une branche de cette coalition apparue en décembre qui a signé les accords de paix de Libreville du 11 janvier et qui manifeste sa volonté d’œuvrer pour la normalisation du pays.

Les irréductibles de Séléka quant à eux s’opposent au processus de cantonnement des rebelles en préparation, en posant comme préalable la libération des détenus politiques en marge de la nouvelle crise et le retrait des troupes sud-africaines et ougandaises venues prêter main forte aux forces gouvernementales pour contrer l’avancée rebelle.

Gazam Bety dénonce et désapprouve ces revendications en soutenant qu’elles n’obéissent pas à l’esprit des accords de Libreville conclus au terme d’un dialogue politique parrainé par les dirigeants de la CEEAC.