YAOUNDE, 28 février (Xinhua) — Une aide de 4 milliards de francs CFA a été allouée par les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC) à laquelle la République centrafricaine (RCA) appartient avec le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad, pour financer l’opération de désarmement des rebelles en RCA, a appris jeudi Xinhua.

Au moment des désaccords se font jour sur cette opération entre la direction et la base de la coalition rebelle Séléka qui a pris les armes en décembre 2012 en vue de renverser le régime du président François Bozizé, le gouvernement d’union nationale du 3 février dirigé par l’opposant Nicolas Tiangaye tente de rassurer sur l’exécution du programme DDR (démobilisation, désarmement, réinsertion) devant permettre la pacification de la RCA, pays régulièrement soumis à des coups d’Etat et des rébellions.

Selon le ministre de la Communication, Christophe Gazam Betty (issu de Séléka) joint jeudi matin par Xinhua, le financement de 4 milliards de francs CFA (8.000 USD) des pays de la région déjà “provisionnés” au trésor public représente le budget prévisionnel de ce programme DDR qui, en dehors des combattants Séléka, devra s’étendre à tous les groupes armés actifs dans ce pays.

Une partie de ces fonds (150 millions de francs CFA), notamment alloués par le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad, permet déjà de couvrir les besoins liés aux préparatifs de ce processus prévu par les accords de paix conclus le 11 janvier à Libreville au Gabon par le pouvoir centrafricain, l’opposition démocratique, l’alliance Séléka, les mouvements politico-militaires et la société civile, sous l’égide de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC).

Contrairement aux revendications de certains chefs militaires de Séléka, c’est à la Commission de la CEMAC basée à Bangui, la capitale centrafricaine, que la gestion de la prise en charge financière des officiers et soldats de cette coalition rebelle a été confiée.

D’autres financements sont annoncés, dont 2 à 3 millions d’euros de l’Union européenne (UE).

Pour l’heure, aucune date ni aucun chiffre concernant les rebelles à cantonner et désarmer ne sont communiqués. “Nous travaillons sur une date et nous sommes en train de faire la liste”, a affirmé le ministre de la Communication qui, sur les trois sites de cantonnement retenus, à savoir Kaga-Bandoro, Ndélé et Bria, annonce simplement 1.300 combattants au niveau de Damara-Sibut.

“Le cantonnement ne doit pas faire l’objet de conditionnalités, d’après l’esprit des accords de Libreville”, insiste-t-il cependant, indexant les intérêts personnels de la part de ceux qui s’y opposent par des revendications qualifiées d’injustifiées.

A l’intérieur de Séléka, beaucoup de voix s’élèvent pour exiger le départ des troupes sud-africaines et ougandaises reçues en renfort des forces gouvernementales et la libération des détenus politiques en marge de la nouvelle crise, avant l’exécution le cantonnement des rebelles.