BANGUI, 18 février (Xinhua) — Trois personnes sont mortes et une dizaine d’autres blesses, des civil, à la suite d’un accrochage entre les troupes africaines de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) et les milices d’autodéfense anti-Balakas (anti-machettes) mardi au quartier Boy Rabe à Bangui, lors d’une operation de la MISCA visant à récupérer un véhicule volé par les miliciens, a appris Xinhua mercredi de sources concordantes.

“C’est la confusion totale depuis hier après-midi. On comptait des morts et des civils blessés dont des enfants âgés de 5 à 12 ans”, a déclaré à Xinhua Thérèse Defeïbona, habitante de Boy Rabe jointe au téléphone.

Selon les informations recueillies auprès des habitants de Boy Rabe, de la cité Jean XXIII et de Fouh voisins, des fusillades se sont produites entre un contingent burundais de MISCA et les anti- Balakas, autour de la maison d’Edouard Ngaïssona, coordonateur politique de ces miliciens qui, dans leur conflit contre les ex- rebelles de la Séléka, sont devenus les principaux auteurs des violences à Bangui et d’autres villes centrafricaines.

Edouard Ngaïssona, ancient ministre de la Jeunesse sous le ré gime de François Bozizé renversé par les ex-Séléka en mars 2013, est poursuivi par la justice centrafricaine pour « complicité de tueries et assassinats » à l’époque de l’ancien pouvoir.

« Un mandat d’arrêt international avait été lancé contre Boziz é et ses proches dont Edouard Ngaïssona que nous recherchons », avait déclaré à Xinhua Ghislain Grésénguet, le procureur de la Ré publique de Bangui, lors d’une première tentative d’arrestation samedi du mis en cause à son domicile de Boy Rabe.

Aux dernières nouvelles, les blindés français de l’opération Sangaris ayant reçu mandat des Nations Unies pour aider à restaurer la sécurité en Centrafrique en appui de la MISCA, ont pris position et contrôlent la majeure partie de ces quartiers, vé ritable fief des anti-Balakas.

Ces violences qui ont provoqué de nouveaux déplacements de populations de leurs foyers, ont eu lieu peu après après le retour de la présidente de la transition Catherine Samba-Panza d’une visite de deux jours à Ndjamena au Tchad et le départ du Premier ministre André Nzapayeke pour le Gabon.

Selon un communiqué de la MISCA, un accrochage similaire a eu lieu dimanche à la frontière camerounaise entre les soldats de la MISCA et les anti-Balakas, faisant 11 morts et plusieurs blessés. Ces combats font suite à une tentative des anti-Balakas d’empêcher les véhicules transportant les musulmans qui cherchent refuge vers le Cameroun voisin.