Les opérations pour la révision de la liste électorale piétinent. Les populations en âge de voter ne se bousculent pas devant les agents recenseurs. Ce qui inquiète au plus haut point les Etats-majors des partis politiques de l’opposition comme de la majorité, ils appellent leurs militants à se faire recenser.

Lancée depuis le 1er Octobre dernier, la révision de la liste électorale peine à atteindre sa vitesse de croisière. Et pour cause, le manque d’engouement des populations en âge de voter, l’indifférence  de certaines catégories de personnes qui ont perdu leur carte d’électeur de 2015. En dépit des timides campagnes de sensibilisation et des communiqués de presse laconique distillés ça et là par les acteurs politiques, le message n’est pas véritablement passé auprès des citoyens. C’est ainsi que certaines voix s’élèvent pour dénoncer l’impréparation de cette opération et déplorent en même temps le moment choisi pour déclencher cette  activité. Cette période, certaines provinces du pays sont inaccessibles et non seulement ça, mais elle a coïncidé  également avec la rentrée scolaire et académique. Des jeunes qui ont atteint l’âge de 18 ans sont partagés entre aller en classe et aller se faire enrôler pour le recensement électoral.

Un doigt accusateur est pointé sur la Commission Nationale électorale Indépendante (CENI) qui aurait failli à sa mission. Elle aurait dû selon les mauvaises langues prendre des dispositions à temps et surtout mener suffisamment des campagnes d’information et de sensibilisation afin de permettre aux populations en âge de voter de mieux appréhender le bien fondé de cette opération.

Eu égard à ce constat effarent fait sur le terrain ainsi que les échos défavorables qui parviennent du Tchad profond, l’inquiétude est entrain de gagner toute la classe politique confondue. C’est pourquoi, les partis politiques de l’opposition ont embouché la trompette à travers divers canaux  de communication  pour inviter leurs militants à se faire recenser  et selon eux, sans cette carte d’électeur, ils ne peuvent pas accomplir leur devoir de citoyen. Même le parti au pouvoir n’est pas du reste. Il a missionné ses cadres qui sillonnent la rase campagne pour convaincre les populations indécises qui n’ont pas pu se faire enregistrer de le faire.

D’autres citoyens sont tout simplement découragés puisque certains n’hésitent pas à assener que cela ne va rien changer dans leur vie quotidienne. Or, en refusant de se faire enrôler, ce sont les citoyens qui  perdent, ils ne vont pas exprimer leurs droits. Il faut avoir cette carte d’électeur pour sanctionner lors des différentes consultations électorales  ceux qu’on estime  qu’ils sont  des mauvais gestionnaires de la chose publique. C’est grâce à ce précieux sésame que l’on peut demander des comptes à ses  dirigeants.

Il  faut ajouter à ces appels qui fusent de partout que certains chefs de partis politiques de l’opposition démocratique ont demandé à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) de proroger d’une semaine le délai puisque beaucoup de nos compatriotes continuent d’afficher leur indifférence totale afin que ces derniers puissent se faire recenser. Espérons que ces différents appels auront un écho favorable auprès de certains électeurs qui traînent les pas à se faire enrôler massivement par les agents recenseurs. Sinon ces agents tournent les pouces à ne rien faire et s’ennuient. En tout cas les jours à venir nous éclaireront  davantage sur la posture des populations en âge de voter.