N’DJAMENA, 26 février (Xinhua) — Les quatorze nouveaux membres de la Commission de Surveillance du Marché Financier de l’Afrique centrale (COSUMAF) ont prêté serment mardi, devant la Cour de justice de la Communauté des Etats de L’Afrique Centrale qui siège dans la capitale tchadienne.

La COSUMAF, présidée désormais par l’équato-guinéen Tung Nsue Rafael, ancien secrétaire général adjoint de la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC), aura notamment la lourde tâche d’harmoniser les procédures des opérations boursières entre la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale (BVMAC), basée à Libreville au Gabon, et la Douala Stock Exchange, dans la capitale économique du Cameroun.

Réunis à la mi-janvier 2010 à Bangui, en République centrafricaine, les leaders des six Etats membres de la CEMAC ( Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, RCA et Tchad) ont donné leur feu vert à cette fusion, mais elle tarde à se réaliser.

“Il n’aura échappé à personne que les Bourses de Douala et Libreville suscitent peu d’engouement de la part des entrepreneurs ou investisseurs, si l’on en juge par leurs piètres résultats ( trois sociétés cotées à Douala, aucune à Libreville”, a déploré Georges Taty, avocat général de la Cour de justice de la CEMAC.

Les deux places boursières de l’Afrique centrale font ainsi pâle figure au regard de leurs consoeurs africaines: Abidjan, Lagos, Port-Louis, Johannesburg, Nairobi, etc.

“Au moment où les bourses internationales multiplient les fusions afin de créer des géants mondiaux, est-il concevable d’avoir dans une même union monétaire deux régulateurs fonctionnant du reste sans aucune synergie entre elles”, s’est par ailleurs interrogé M. Taty.

L’avocat général a appelé à la mise en place d’une véritable bourse régionale capable de créer un marché financier plus dynamique, plus crédible, capable de financer les entreprises et de stimuler les investisseurs étrangers à l’instar de ce que fait par exemple la Bourse de Nairobi où plusieurs filiales de multinationales sont cotées: Safaricom (groupe Vodafone), East African Breweries (Diageo), Bamberi Cement (groupe Lafarge), Kenya Airways (Air France KLM), Barclays, etc.

“Nous sommes dans la mondialisation, et la CEMAC qui est la zone la moins intégrée en Afrique, du point de vue de la circulation des personnes et des biens, même si elle peut se targuer d’avoir une seule monnaie, ne peut pas se payer le luxe d’une “non intégration financière”, a conclu M. Taty.