YAOUNDE, 17 décembre (Xinhua) — Le recours au marché financier pour le financement de l’économie, option en croissance dans la plupart des pays de la région, est salué par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) qui, dans un intervalle de six mois, vient de baisser pour la troisième fois son taux directeur en vue notamment d’aider à doper la croissance de ses Etats membres.

Ramené dans un premier temps en juillet de 4 à 3,5% et ensuite à 3,25% en octobre, le taux de crédit de la banque centrale s’ établir désormais à 2,75%, selon un communiqué officiel du Comité de politique monétaire (CPM) de cette banque centrale régionale au terme de sa quatrième et ultime réunion annuelle de l’année 2013 mardi à Douala, dans la métropole économique camerounaise.

“Le Cameroun est en train de lever 50 milliards (de francs CFA, dans le cadre d’un emprunt obligataire après le premier de 100 milliards de francs en 2010, NDLR). Le Gabon vient de lever 700 milliards, le Tchad 87 milliards. Donc, nous sommes satisfaits de la décision qu’avait prise le Comité de politique monétaire à la fin du mois d’octobre 2013”, a déclaré à la presse le gouverneur de la BEAC, Lucas Abaga Nchama.

La BEAC se compose de six pays qui sont pour la quasi-totalité pétroliers, à l’exception d’un seul (la Centrafrique) et dont un seul aussi (le Cameroun) se distingue par une économie diversifiée, d’où une évolution en dents de scie de la croissance du PIB ( produit intérieur brut) régional qui, après avoir chuté de 5,1% en 2012 à 2,6%, se projette à un rebond à 5,3% en 2014.

Pour M. Abaga Nchama, le réaménagement désormais régulier du taux directeur est “une action coordonnée qui fait qu’aujourd’hui les Etats cherchent de l’argent un peu partout pour financer leurs économies. Donc quelque part, cette baisse du taux directeur influe sur le comportement des agents économiques et j’ai cité les Etats”.

“C’est de bon augure, a-t-il expliqué, que les financements se diversifient, parce que les taux de croissance que nous réalisons aujourd’hui ne sont pas suffisants. D’autant que ces ressources sont logées à la banque centrale, donc nous contrôlons effectivement l’utilisation de ces ressources. Il faut doper les économies. Il faut davantage de ressources pour financer nos économies et atteindre nos objectifs” d’émergence.

Après la décélération observée en 2013, 2014 s’annonce sous de bons auspices pour les six pays (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), à en croire les prévisions de croissance de la banque centrale régionale qui a décidé en octobre d’accepter le refinancement de tous les titres publics émis, soit par syndication ou par adjudication, par ces pays pour promouvoir le financement de l’économie.

“Pour l’année 2014, les choses seront beaucoup plus favorables. L’activité reprend, mais aussi en partie parce qu’au niveau des pays avancés la reprise est désormais d’actualité, y compris, même si c’est un peu modéré, dans la zone euro. Et que les pays émergents, bien qu’ayant connu un certain ralentissement, leur contribution aux échanges mondiaux demeure très importante”, assure le gouverneur.