Des hommes en treillis militaires, à bord de 3 pick-up, avaient investi, cet après-midi, la paroisse Bienheureux Isidore Bakandja de Walia Goré à N’Djamena. Ils ont brutalisé le curé de ladite paroisse et violé la sacralité de cet endroit.  

S’étaient-ils égarés ? ou étaient-ils sous l’emprise de produits psychotropes ?, se demandent les fidèles catholiques qui se sont rendu à la paroisse Bienheureux Isidore Bakandja de Walia Goré pour prendre les nouvelles de l’abbé Madou Simon-Pierre, agressé quelques heures plutôt par des militaires qui ont fait irruption dans son église.

« C’était un groupe de militaires (béret rouge) à bord de 3 pick-up. Ils étaient bien armés », raconte un témoin oculaire des faits. A leur arrivée, le curé était à la paroisse Sainte-Famille de Dembé. Il fut aussitôt contacté et descend sur les lieux.

Le dialogue s’établit alors entre ce groupe de militaires qui dit être en mission et le curé. « L’abbé leur avait demandé l’ordre de mission. Chose qu’ils n’avaient pas. Ils lui ont dit qu’ils sont des militaires et qu’ils n’avaient pas besoin d’un ordre de mission », confie notre source. « Dans ce cas, vous n’avez rien à faire ici », avait lancé aux militaires l’abbé.

Prenant cela pour un affront, ils auraient traité dès cet instant l’ordinaire des lieux de tous les noms d’oiseaux. « Le curé était rentré dans son bureau. Ces militaires avaient commencé par uriner partout. L’abbé avait dit que ce n’était pas normal car c’est un lieu de prière et donc sacré », ajoute notre interlocuteur. Leurs véhicules étant garés près de celui du prêtre, ce dernier a voulu faire des images pour lui servir de preuve.

 « Ils se sont tout d’un coup jetés sur lui pour le taper et gifler ». Les riverains, informés de cette scène, se sont mobilisés pour porter secours au curé. « Il a fallu que ce soit le prêtre lui-même qui les calme, sinon ça allait être un vrai désordre. Ils étaient repartis avec son téléphone. L’abbé est parti derrière eux vers le lycée de Walia pour pouvoir le récupérer », explique notre source.

Présentement, la paroisse est calme. Joint par téléphone, l’abbé Madou confirme avoir été agressé par des militaires. Toutefois, il a indiqué que l’archevêque de N’Djamena fera une sortie officielle pour donner plus de détails.