YAOUNDE, 10 avril (Xinhua) — Le Cameroun et le Nigeria a tenu une réunion de coopération bilatérale jeudi à Yaoundé où l’enlèvement de deux prêtres et d’une religieuse étrangers, survenu vendredi proche de la frontière nigériane et attribué à Boko Haram, doit être au menu des discussions.
En 2012, les deux pays voisins ont établi un comité mixte de sécurité transfrontalière destiné notamment à juguler les actes de grand banditisme tels les prises d’otages opérées par des groupes armés dont la secte islamiste Boko Haram à leur frontière commune. En attendant l’opérationnalisation des mesures prévues dans le cadre de cet organe, y compris l’organisation de patrouilles mixtes pour la surveillance des zones liées à la longue et poreuse frontière de plus de 2.000 km, la secte Boko Haram, qualifiée de terroriste, tente des incursions dans le nord du Cameroun qui abrite des milliers réfugiés nigérians ayant fui ses exactions.
Le ministre délégué aux Affaires étrangères et chef de la délégation du Nigeria, Nuradeen Mohammed, a reconnu que le climat d’insécurité ainsi observé représente une préoccupation majeure lors des travaux de la sixième session de la Commission mixte de coopération tenue jeudi à Yaoundé, au lendemain de l’enlèvement des prêtres italiens Giampaolo Marta et Gianantonio Allegri et de la religieuse canadienne Gilberte Bussière à Tchere, dans la région camerounaise de l’Extrême-Nord frontalière du Nigeria. Attribué à Boko Haram par les services de sécurité, cet enlèvement est le troisième en l’espace d’un peu plus d’un an après celui en février 2013 dans la même région de la famille Moulin-Fournier, cadre de l’opérateur pétrolier français GDF Suez en service au Cameroun, et celui en novembre du père Georges Vandenbeusch, également de nationalité française, des otages libérés tous par la suite. Précédée de deux jours de travaux d’experts où le Cameroun a mobilisé une équipe de 55 personnes et le Nigeria 62, la nouvelle session de la Commission mixte de coopération bilatérale organisée plus de trois ans après la précédente en novembre 2010 à Abuja, est axée sur divers domaines d’activités répartis en quatre secteurs.
Un groupe de travail a été constitué autour des questions judiciaires et sécuritaires, un autre pour les affaires consulaires et l’immigration, un troisième pour l’économie, la finance, le commerce,le transport et le tourisme et le dernier est concerné par la culture,l’éducation puis la recherche scientifique et technique. Pour le ministre camerounais des Relations extérieures, Pierre Moukoko Mbonjo, “le Nigeria est devenu la première économie d’Afrique. C’est donc pour nous une opportunité formidable en matière d’échanges commerciaux, en matière d’investissements”. Depuis 2011-2012, c’est le premier exportateur net des biens et services au Cameroun.