YAOUNDE, 10 septembre (Xinhua) — Un règlement rapide sera trouvé pour l’affaire des primes à l’origine d’un mouvement d’humeur organisé à la veille à Yaoundé par un groupe de soldats camerounais ayant participé pour le compte de leur pays aux efforts de normalisation de la République centrafricaine (RCA) sous l’égide de l’Union africaine (UA), a annoncé jeudi un responsable de cette organisation.

“C’est un problème de retards administratifs qui sont être en train d’être réglés au niveau d’Addis-Abeba et qui vont avoir un épilogue d’ici peu”, a déclaré à la presse Mezui M’Ella, représentant-résident de l’UA au Cameroun, au sortir d’un entretien jeudi après-midi avec le ministre des Relations extérieures, Pierre Moukoko Mbonjo.

Ces assurances visent notamment à dissiper une brusque montée de fièvre créée par une marche de protestation organisée dans les rues de Yaoundé mercredi par “environ 200 militaires sur près de 1.300 en relève”, selon les estimations officielles, contre 960 sur 1.504 d’après les organisateurs, pour réclamer leurs primes liées à la mission en RCA.

Dans une déclaration à la presse le même jour, le ministre camerounais de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, a décliné la responsabilité du gouvernement dans ce dossier, tout en annonçant “la décision prise par le chef de l’Etat de faire procéder au paiement immédiat et par anticipation sur la régularisation à venir de l’Union africaine des arriérés de primes réclamés”.

C’est un total de huit mois d’arriérés de primes, entre février et septembre 2014, à payer, d’une valeur de près de 6 milliards de francs CFA (12 millions de dollars), a indiqué le porte-parole du gouvernement. Ces chiffres sont contestés par les soldats concernés, qui réclament pour certains plus de deux ans d’activités pour la restauration de la paix en RCA.

“Je tiens à dire ici que le mouvement dont il est question ici ne concerne en rien le gouvernement camerounais”, a toutefois précisé le représentant-résident de l’UA dans ce pays d’Afrique centrale, qui n’a cependant pas voulu donner une date pour le déblocage des fonds attendu de l’organisation panafricaine.

Les autorités de Yaoundé ne sont pour autant pas épargnées par la colère des soldats de retour de la RCA, qui réclament en plus le paiement de leurs primes de relève estimées à un montant de 112.000 francs CFA (224 dollars) pour chacun.

Ces revendications avaient commencé à se faire entendre avant leur départ de Bangui il y a quelques semaines.

Expérience par ailleurs menée au Cambodge, en Haïti, au Darfour dans l’Ouest du Soudan) ou encore en Côte d’Ivoire, l’envoi de troupes camerounaises dans ce pays voisin remonte au lendemain du coup d’Etat de François Bozizé (renversé à son tour par l’alliance rebelle de la Séléka en mars 2013 à Bangui) contre le chef de l’Etat élu Ange-Félix Patassé en 2003, dans le cadre de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC).