Dans un communiqué rendu public ce soir, le gouvernement tchadien dément vigoureusement l’existence « d’une prison secrète » ou « d’un cachot » appartenant à l’Agence Nationale de Sécurité (ANS). Par ce communiqué, le gouvernement désavoue ainsi le ministre de la Justice, Djimet Arabi, qui a reconnu du bout des lèvres l’existence d’une telle prison.

Depuis quelques jours, une information dévoilée par la CTDDH (Convention tchadienne de défense des droits de l’homme) puis relayée par divers médias, faisant état de l’existence d’un cachot et d’une prison secrète au Tchad, où des détenus subiraient des tortures et autres traitements dégradants, a défrayé la chronique. Dans un communiqué, le porte-parole du gouvernement indique que « ces informations sont dénuées de tout fondement et n’ont pour seul objectif que de ternir l’image du Tchad, et minimiser les efforts énormes que déploie constamment le gouvernement pour la protection et la promotion des droits humains ».

Le gouvernement précise que les deux « lieux de détention de l’ANS » qualifiés « abusivement » de cachots ou de prisons secrètes accueillent, parfois, sous mandat judiciaire et pour des impératifs sécuritaires, des prévenus et/ou des prisonniers qui présentent ou contre lesquels pèse une menace.

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« Ces lieux, souvent visités par le Comité International de la Croix-Rouge ont aussi abrité les prisonniers de l’UFR, du CCMSR, et autres mercenaires, ayant porté atteinte à la sûreté de l’État, récemment graciés. Donc il ne s’agit nullement de prisons secrètes, comme voulaient le faire croire de prétendus pensionnaires desdits lieux et d’autres voix mal informées », assure le ministère de la Communication.

Par ailleurs, le gouvernement rappelle que tous « les services spéciaux du monde ont leurs locaux de garde à vue ou de détention pour des enquêtes portant sur des infractions graves comme le terrorisme, les trafics des personnes, de drogue ou des armes, etc. ». D’après le porte-parole du gouvernement, les enquêtes relatives à ces infractions sont souvent conduites en étroite collaboration avec les autorités judiciaires tchadiennes.

Ce communiqué du gouvernement vient confirmer les propos du porte-parole du MPS, Jean-Bernard Padaré, tenus il y a quelques jours sur les antennes de RFI, rejetant en bloc l’existence d’une prison secrète de l’ANS.

Le gouvernement tout en rejetant et condamnant avec force « les graves et fallacieuses accusations relevant de la mauvaise foi et de la manipulation à des fins inavouées », rassure qu’aucun recul n’est envisageable dans le domaine de la protection et de la promotion des droits de l’Homme au Tchad.