Le collectif des avocats des parties civiles dans le dossier de l’assassinat du capitaine Thomas Sankara, l’ancien président burkinabè en 1987, a déclaré jeudi, lors d’une conférence de presse, que la question de la complicité internationale de ce procès qui a rendu son verdict mercredi, reste à élucider.

L’ancien président burkinabè Blaise Compaoré qui vit en exil en Côte d’Ivoire, son bras droit le général Gilbert Diendéré et Hyacinthe Kafando (exécutant) ont été condamnés mercredi à la prison à vie dans le cadre du procès de l’assassinat de l’ex-président Thomas Sankara en 1987, a annoncé le tribunal militaire de Ouagadougou au terme d’un procès qui a débuté le 11 octobre dernier.Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando étaient tous les deux absents à ce procès.

Huit autres accusés ont été condamnés à des peines allant de trois ans à vingt ans de prison. Trois accusés ont été acquittés.

S’exprimant jeudi, lors de la conférence de presse, le responsable du collectif des avocats, Bénéwendé Stanislas Sankara, a déclaré que : “Beaucoup de zones d’ombres existent encore notamment au plan des complicités internationales et il est également vrai que les véritables acteurs comme Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando ont pu fuir leur pays pour tenter de se dérober à la justice, mais la vérité a vu le jour”.”Nous avons la possibilité de faire actionner la justice sur le volet international du procès. Il va s’agir pour nous, de voir avec la famille, s’il faut aller sur ce terrain, nous irons jusqu’au bout. Nous irons jusqu’au bout parce que la manifestation de la vérité doit être intégrale”, a-t-il expliqué.

Mariam Sankara, la veuve de Thomas Sankara, s’est réjouie de l’aboutissement de ce procès, soulignant que les familles des victimes peuvent maintenant faire leur deuil.Les condamnés de ce procès ont 15 jours francs à compter du prononcé du présent jugement pour interjeter appel conformément à la loi.

Le procès de l’assassinat de Thomas Sankara avait débuté le 11 octobre, sans le volet international faute de la disponibilité de toutes les informations, selon la justice burkinabè.

En 2018 et 2021, la France avait déjà transmis à la justice burkinabè des documents déclassifiés constitués de pièces d’audition de personnes mises en cause, mais les observateurs ont estimé que celles-ci n’étaient pas suffisantes pour ouvrir le volet international du procès.