L’artiste musicien, Raïs Kim, auteur du titre à succès « nguerek », réagit sur l’interdiction des boissons frelatées par le gouvernement. Pour lui, le préalable à faire est la sensibilisation.

L’importation, la fabrication, la vente et la consommation des boissons frelatées sont interdites à nouveau au Tchad. Le ministère de la Santé publique a publié la semaine dernière un décret dans ce sens. Ces boissons qui se vendent dans des bouteilles ou des sachets sont très consommés par des jeunes.

Mais pour l’artiste rappeur, Raïs Kim, auteur d’un single titré « nguerek », (entendez par là les boissons frelatées en jargon de la rue), le gouvernement est allé vite au besogne. « Il faut d’abord commencer avec la sensibilisation, convaincre la personne à abandonner ce qu’elle consomme », dit-il.  Selon lui, le single « nguerek » est un titre sensibilisateur. « Beaucoup de jeunes m’ont témoigné qu’ils ont renoncé à la consommation de ces produits après avoir écouté ce morceau », rapporte-t-il.  Celui qui se fait appeler également le Mohamed Ali du game regrette que le gouvernement ait pris cette mesure sans aucun préalable. « IIl faut faire une étude de terrain, un diagnostic pour comprendre le pourquoi ces jeunes consomment ces boissons frelatées. De là déjà, on peut prendre des mesures adaptables”, propose-t-il. Mais de là interdire la consommation de ces produits n’est pas la solution. “Interdire l’importation, la vente et la consommation de ces produits, c’est inciter à la consommation clandestine », croit-il. Car, soutient le Bunda boss (un autre surnom de Raïs Kim), ces produits deviendront des  produits frauduleux que des jeunes vont se cacher pour consommer. Pour ceux qui sont accros à ces addictions, Raïs Kim pense « qu’il faut lancer une campagne de désintoxication pour récupérer ceux qui y sont accro. »

En écrivant les textes du morceau « nguerek », Raïs Kim dit le faire pour la cause de la jeunesse. « C’est parti du constat que des jeunes s’adonnent de plus en plus à la consommation de ces produits nocifs par pure oisiveté. Je me suis dit qu’il ne faut pas baisser les bras. Il faut leur rappeler, les sensibiliser et les faire comprendre qu’ils sont en se détruire alors que le Tchad de demain compte sur eux », explique-t-il.

L’artiste affirme qu’il a un projet bien détaillé dans ce sens qui s’étale sur une durée considérable et qui va suivre un processus pour amener les consommateurs des boissons frelatées à abandonner. Cependant, dit-il, il n’est pas soutenu par des autorités qui le lorgnent d’un mauvais œil à cause de son engagement dans la politique.