DIPLOMATIE. Un projet d’interdiction de visa des États-Unis pour les ressortissants de certains pays va bientôt être sur la table du président Donald Trump. Et des Tchadiens sont de nouveau concernés. Explications.

Rien n’est encore officiel, mais le projet existe déjà. La Maison Blanche a en effet demandé fin avril au département d’État et au département de la Sécurité intérieure de réfléchir à des sanctions contre des pays dont les ressortissants sont responsables d’une part « disproportionnée » de « dépassements de visas».

Concrètement, seront ainsi visés les États dont les nationaux viennent légalement aux États-Unis mais y restent au-delà de la date d’expiration de leur visa. Les ressortissants de ces pays pourraient bientôt être frappés d’une interdiction de séjour sur le territoire américain si le taux de dépassement de visa est supérieur à 10 %.

Le Tchad sur la liste noire

Selon les dernières estimations du département de la Sécurité intérieure sur les taux de séjour prolongé, 13 pays africains – le Tchad y compris – se retrouvent dans ce lot. Pour l’année 2018 en effet, 30, 78 % des Tchadiens, qui devaient quitter le territoire américain à l’expiration de leur visa, ne l’ont pas fait, peut-on lire dans le rapport du ministère américain. Ils étaient au total 536 individus arrivés au terme de leur séjour légal aux États-Unis.

Autrement dit, seuls 165 ont préféré disparaître dans la nature. Mais suffisant pour que le Tchad se retrouve de nouveau sur la liste noire de Donald Trump, au côté notamment du Yémen, de la Syrie, de l’Afghanistan, du Nigeria, du Liberia, de l’Angola et du Soudan. Ce que beaucoup d’observateurs trouvent injuste, voire discriminant.

D’ici le mois d’août, le président américain attend des recommandations du département d’État. Mais tout semble indiquer que Donald Trump voudrait mettre en place ce nouveau dispositif pour empêcher l’entrée aux États-Unis les ressortissants des pays dont le taux de dépassement de visa serait au dessus de 10 %.

Ce ne serait pas la première fois pour l’administration américaine sous Trump. En septembre 2017, elle avait décidé de restreindre l’entrée de certains ressortissants des pays identifiés comme dangereux pour la sécurité des États-Unis : le controversé “travel ban”. À l’époque, le Tchad s’était aussi retrouvé sur la liste noire jusqu’à avril 2018.