Se percer le nez, les lèvres, le nombril, y mettre un bijou, une nouvelle tendance chez les jeunes filles et garçons à N’Djamena.

Il suffit juste de faire un tour dans les bistrots de Chagoua et Moursal un weekend, pour le constater. Des jeunes filles et garçons qui percent leur nez, lèvres, la langue pour y mettre un bijou. Pour les uns, ils essaient d’imiter les stars, pour d’autres, c’est une tradition et question de beauté.

“J’aime bien le style de piercing. Je le fais pour me rendre plus belle, car même les stars le font, pourquoi pas moi, je le fais au nez et la langue”, affirme Odile. Comme elle, sa camarade Élodie le fait aussi par mimétisme.

“Au début, je n’avais percé que l’oreille. A l’école, je voyais mes camarades très belles dans le piercing au nez, au nombril et à la langue. Aussitôt, j’ai fait la même chose que mes camarades et je me sens très belle dans ça”, relate Odile.

Dans cette nouvelle tendance, les hommes ne sont pas restés indifférents. Hervé, un jeune coiffeur aime les piercings. “Tout d’abord, je suivais beaucoup de rappeurs américains à la télévision, j’aimais beaucoup leur style. C’est pourquoi je suis allé me percer le nez et les paupières”, confie le bonhomme. Face au regard critique de ses parents qui trouvent cela étrange, Herve dit être tranquille dans sa peau.

Pour Amina, gestionnaire dans une entreprise de la place, le piercing est une histoire de tradition dans sa communauté pour une jeune fille. “Depuis la nuit des temps, dans ma communauté, dès l’âge de 8 ans déjà, une fille doit se percer le nez et l’oreille pour y mettre les bijoux, c’est en quelque sorte notre identité culturelle.”

Par contre l’institutrice Hélène estime que faire des piercings renvoie directement aux filles de joie. “Je ne permets jamais les piercings chez moi, pour les oreilles, je suis d’accord. Mais percer le nombril, le nez et la langue, personnellement, je trouve que c’est le truc des filles de joie”, qualifie-t-elle.