RABAT, 29 mai (Xinhua) — La transformation des économies africaines implique de diversifier et d’étendre les sources de la croissance et les opportunités, de manière à favoriser une productivité accrue pour le développement économique durable et inclusif, estime la Banque africaine de développement (BAD), dont les 48è assemblées annuelles démarreront officiellement jeudi à Marrakech.

Le défi politique majeur pour l’Afrique aujourd’hui est de trouver les moyens d’élargir l’accès aux opportunités économiques pour une population en expansion. Les groupes les plus vulnérables y compris, indique la BAD dans son rapport annuel de 2012, tel que cité dans un document de cette institution financière rendu public à l’occasion de ces assisses placées sous le thème: “la transformation structurelle de l’Afrique”.

Selon la même source, l’Afrique a besoin d’une transformation structurelle pour se propulser vers une croissance inclusive, et une telle transformation ne se fera pas dans le continent si, l’on n’investit pas, dans le même temps, dans le développement des compétences, notamment qui ont maintenu l’Afrique à la traine par rapport aux autres régions en développement.

L’Afrique doit exploiter ses ressources naturelles pour développer les compétences des jeunes en vue d’accélérer son développement et de s’assurer une place dans la chaîne de valeur mondiale, poursuit la même source, estimant que le développement des compétences libérera le dynamisme du potentiel entrepreneurial inexploité du Continent et ouvrira les opportunités pour doper l’emploi et créer de la richesse. Une population avertie est importante pour l’Afrique si elle veut jouer un rôle dans les échanges et le commerce mondiaux, ajoute-t-on de même source.

Selon le rapport annuel de 2012 de la BAD, cité par le document, l’Afrique doit accélérer sa transformation structurelle en dopant le potentiel de sa jeunesse, en investissant dans la science, les technologies et l’innovation, en accueillant le rythme de l’intégration économique, en passant à une économie verte, et en soutenant les entreprises du secteur privé.

Le leadership, le degré d’intégration économique aux niveaux national, régional, et mondial, et la croissance inclusive sont les principaux facteurs pouvant influer sur la transformation, ajoute le document, qui laisse constater que les événements politiques régionaux, et les chocs de prix doivent également être pris en compte.

Pour ce qui est du secteur privé, la même source estime qu’avec le développement des économies africaines, le secteur privé qui représente 90 % de l’emploi informel, prendra encore plus d’ampleur, en particulier dans l’industrie.

Et de poursuivre que les stratégies pour libérer le potentiel de l’Afrique résident dans l’élimination des traces des conflits nationaux et régionaux, afin d’instaurer la paix : un leadership visionnaire et des institutions gouvernementales fortes et efficaces qui s’accompagnent de l’autonomisation des femmes et des jeunes, le renforcement du capital humain par l’éducation et la formation en particulier dans les sciences et les technologies, ainsi que dans l’amélioration des services de base, et une diversification accrue dans l’agriculture et les zones rurales en particulier.

Le document fait état également de la nécessité d’opérer le passage à une économie verte et durable, la promotion de l’industrie, la stimulation du commerce intra-africain grâce à un investissement national et régional accru, et l’établissement de relations commerciales solides avec les partenaires émergents.

Partant de ce constat, la BAD se dit déterminée à continuer d’encourager et de suivre les efforts de transformation de ses pays membres régionaux, en adoptant une stratégie sur dix ans qui a pour objectif principal de promouvoir une croissance économique socialement inclusive et respectueuse de l’environnement.

Et de conclure que les priorités opérationnelles au coeur de cette stratégie embrassent le développement des infrastructures, l’intégration régionale, le déploiement du secteur privé et la gouvernance et la responsabilisation, ainsi que la valorisation des compétences et le développement technologique.