La nomination de Mahamat Adam Houno, 21 ans, au poste de Directeur général adjoint de l’Autorité de l’aviation civile (ADAC) a fait couler tant d’encre et de salive. Un expert du secteur qui souhaite garder l’anonymat nous détaille pourquoi de telles nominations pourraient causer de graves préjudices à l’institution.

L’expert tire d’emblée la sonnette d’alarme que la situation actuelle à l’ADAC conduira le Tchad « inéluctablement vers un problème grave de sécurité (PGS)». En agissant ainsi il s’expose à des sanctions par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), qui peut exclure un Etat qui ne se conforme pas à des règles de sécurité commune. L’Etat ainsi sanctionné sera mis sur la liste noire et son aviation rejetée par tous les autres pays, explique-t-il.

Le technicien souligne que l’OACI s’est rendu compte que plusieurs Etats ne respectaient pas les critères de compétences dans les désignations des responsables en matière de l’aviation civile, créant des problèmes de sécurité  aérienne dans leur pays et dans les pays fréquentés par leurs avions. Ainsi, l’organisation s’est impliquée en exigeant l’inscription dans les lois et codes de l’aviation civile des conditions minimales de qualification, diplôme et expérience pour être nommé aux hautes fonctions dans l’aviation civile. « Cette exigence a curieusement disparu du code tchadien au fur et à mesure des modifications, mais reste inscrit en marbre dans le code communautaire de la CEMAC qui est supranational et s’impose au Tchad », martèle le technicien.

Il informe ainsi que ce code communautaire dispose que pour être nommé à la tête d’institutions en charge de l’aviation, il faut justifier de dix (10) ans d’expérience et être diplômé dans un domaine de l’aviation civile ou militaire.

Ce qui n’est visiblement pas le cas du nouveau DGA de l’ADAC qui, selon nos confrères de La Voix n’a que 21 ans et vient d’avoir une licence professionnelle au Maroc il y a un mois.

L’expert souligne que l’aviation civile est un domaine de pointe en constante évolution qui a besoin de capter un personnel hautement qualifié et à qui il faut donner une formation continue durant toute la carrière. « A supposer que deux civils sans aucune expérience dans le domaine militaire soient nommés CEMGA et CEMGA adjoint. La réaction de nos partenaires et alliés ne va pas tarder à se manifester de manière négative en plus du découragement qui va affecter les chefs militaires et les hommes de troupes », compare-t-il la situation de l’ADAC à l’armée.