La 89ème assise du Conseil scientifique et technique de l’Association africaine de l’eau, est ouverte ce lundi 13 juin, à N’Djaména, sous le thème « défis environnementaux et des changements climatiques : quelle gestion des ressources en eau et l’assainissement pour l’accès universel aux services en Afrique ? ». Une rencontre de haut niveau sur les questions d’eau, qui regroupe 19 pays d’Afrique.
N’Djaména accueille depuis ce matin, la 89ème assise du Conseil scientifique et technique de l’Association africaine de l’eau, occasion pour les Africains de parler de la question de l’accès au service d’eau et d’assainissement en Afrique.
Sur le plan mondial, selon les données des Nations unies, une personne sur trois, soit 2,2 milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau et en Afrique, 320 millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable et 697 millions de personnes vivant en Afrique au sud du Sahara, n’ont pas accès au service d’assainissement adéquat.
« Tout cela, ce sont les conséquences de nos actes, les femmes et les filles en souffrent le plus », note Dr Papa Samba Diop, président du Conseil scientifique et technique de l’Association africaine de l’eau. Alors que l’Afrique dispose de 660 millions de mètres cubes d’eau, de 17 grands fleuves et plus de 160 grands lacs, les femmes et les filles, consacrent 2 à 4 heures par jour en moyenne, dans les zones rurales, à la corvée de l’eau. « Nous devons agir en changeant la donne car nous avons le devoir de respecter notre planète, son eau, son environnement…bref, sa biodiversité. Nous avons le devoir de la préserver, pas pour nous, mais pour ceux qui viendront après nous », appelle Dr Papa Samba Diop.
La participation active des femmes dans le secteur, une solution aux problèmes d’eau et d’assainissement
Pour le directeur exécutif de l’Association africaine de l’eau, Sylvain Usher, l’Afrique n’atteindra pas les objectifs du développement durable numéro 6 (ODD6) à l’allure où les investissements d’infrastructures se font. « Si en Afrique, le secteur d’eau et d’assainissement continue à rencontrer de nombreux défis, c’est qu’il y a quelque chose à changer. Et cette chose là, c’est de mettre les femmes au devant de la problématique du secteur comme c’est le cas au Tchad où Mme Koubra Hissein Itno, est la directrice de la société tchadienne de distribution d’eau et la seule femme du comité de direction de notre association sur l’ensemble de ses directeurs », tacle Sylvain Usher, les décideurs sur la question de la gestion d’eau et d’assainissement.
Pour la présidente du comité de pilotage de l’organisation de la 89ème session du conseil scientifique et technique de l’Association africaine de l’eau, Koubra Hissein Itno, par ailleurs directrice générale de la Société tchadienne des eaux (STE), le thème choisi pour cette 89ème assise reflète bien les réalités dans nos différentes contrées. « L’accès à l’eau et à l’assainissement dans nombre de nos pays d’Afrique sont loin de satisfaire les attentes de nos populations. Il apparaît clairement que les efforts sont attendus de nos Etats et opérateurs en termes d’infrastructures et de qualité de services. C’est pourquoi nous formulons que les vœux de N’Djaména débouchent véritablement sur des perspectives et solutions satisfaisantes aux réussites de nos concitoyens », souhaite Koubra Hissein Itno.
Le ministre de l’Hydraulique urbaine et rurale, Alio Abdoulaye Ibrahim, représentant le Premier ministre de transition, Pahimi padacké Albert, dans son mot de d’ouverture, a souhaité plein succès des travaux aux délégués et participants venus de différents pays d’Afrique, en espérant que N’Djaména va ouvrir la porte à la résolution du problème d’accès à l’eau et à l’assainissement en Afrique.