Lancé en 2016, le projet d’aménagement hydro-agricole du Barh Linia, permet d’augmenter la quantité des produits maraîchers, qui sont notamment commercialisés à N’Djaména, et le reverdissement de la ville.

“Le projet d’aménagement hydro-agricole de Barh Linia, depuis sa mise en place, nous aide beaucoup. Dès janvier ou février, il n’y avait plus d’eau. Mais avec ce projet, l’eau reste jusqu’au mois d’avril à mai“, se satisfait Abdoulaye Haroun, un bénéficiaire du projet.
Doungoussié Hassan, bénéficiaire et commerçante au marché de Linia, a eu un meilleur rendement et une variété de produits cette année. « Je vends des mangues, concombres , citrons, patates, tomates. Nous avons eu un bon rendement cette année. Plus que d’habitude. Le fleuve nous a sauvés », confie-t-elle, soulagée.

En effet, ce projet consiste à revitaliser des potentiels hydrauliques du Barh Linia, d’aider la population riveraine et d’alimenter la ville de N’Djamena en produits de maraichage. Avant sa mise en œuvre, Linia importait ses produits frais du Cameroun. Mais, à partir de 2016, date du lancement du projet, la population produit elle-même ses légumes et fruits. Elle n’a pas tardé à récolter les fruits de sa labeur. « La population de Linia bénéficie de l’argent issu de la vente des produits de maraichage. Et la population de la ville de N’Djamena d’entrer dans l’autosuffisance alimentaire. Parce qu’il nous manque des fruits et des cultures irrigués », explique Hissein Nguembang, ingénieur civil du projet.
Adoum Yakoub Abakar, maire de Linia, apprécie l’impact qu’a ce projet sur sa localité. « Pendant 3 ans, l’eau reste ici, jusqu’à fin avril. Au marché, vous trouverez toutes sortes de légumes ( le gombo frais, le piment, etc.). La quantité a augmenté à peu près de 80%. Vous savez Linia est à 25 kilomètres de N’Djaména. La route est goudronnée. Beaucoup de commerçants viennent ici. Et beaucoup de producteurs aussi amènent leur produit à N’Djaména ».
Dans le projet, 3.500 hectares sont pris en compte. 2000 hectares sont actuellement irrigués. Et 1000 hectares en contre-saison froide, contre 100 hectares précédemment.

Adidir Abdel-Salam est le coordinateur dudit projet . Il estime que les objectifs sont en grande partie atteints. « On est arrivé à un résultat de 70%. Et c’est déjà très satisfaisant pour un projet pilote. Aujourd’hui, une bonne partie des achats de la population n’djamenoise se fait à Linia et c’est vital. Grace à ce projet, Linia est devenue une zone de convoitise agricole. L’aspect environnemental, social, écologique, n’est pas aussi perdu de vue. L’écosystème naturel de la vallée est en train de se reconstituer », souligne-t-il.
Progressivement, ce projet financé par l’Agence française de développement (AFD) prévoit de mobiliser 12 millions de mètres cubes d’eau pour l’irrigation entre juillet et octobre.