L’Assemblée nationale du Tchad examinera le projet de loi de finances portant rectificatif, de la loi n°033/PR/2016 du 31 décembre 2016, du budget général de l’Etat pour l’exercice 2017, ce lundi 10 juillet, en session extraordinaire. Cette nouvelle loi de finances annonce des coupes drastiques des indemnités des députés au regard de la persistance de la crise financière du Tchad.
Le budget autonome de la représentation nationale qui était d’environ 20, 5 milliards Fcfa, avant la survenance de cette crise, a été déjà réduit, d’environ 4,5 milliards Fcfa. Et la loi de finance rectificative, prévoit encore de procéder à une réduction drastique des dépenses du personnel à l’ordre de 5,7 milliards Fcfa et d’augmenter les biens et services de plus de 3 milliards Fcfa. Cette situation crée un déficit global sur l’exercice 2017 de plus de 7 milliards Fcfa sur le budget autonome de l’institution.
Ainsi, les indemnités mensuelles de carburant et de représentation, les indemnités de responsabilité et de fonctionnement des présidents des groupes parlementaires, les frais de secrétariat, les frais de vacances et indemnités de transports des députés, les frais de session ainsi que les frais de congé des membres du bureau qui constituent les accessoires de salaire seront supprimées. « Le ministère des Finances et du Budget, au mépris des règles constitutionnelles régissant le fonctionnement de l’Assemblée nationale, a décidé de manière unilatérale et sans concertation aucune, de procéder à une réduction drastique des dépenses. Alors que le ministère a augmenté son budget de 4 milliards Fcfa sans aucune justification » martèle le président de l’Assemblée nationale, Haroun Kabadi, à l’ouverture de la session extraordinaire. Selon lui, une telle situation est de nature à porter un grave préjudice au bon fonctionnement de l’institution. Il reconnait que la crise actuelle exige des sacrifices, mais qu’ils devraient se faire dans le respect des principes régissant le fonctionnement des diverses entités de l’Etat dans l’équité et la justice. Aux dernières nouvelles, une solution serait trouvée lors des travaux en commission.
Toutefois, Haroun Kabadi, rappelle que, consciente des conséquences de la crise sur l’économie du pays, l’Assemblée nationale a, dans le cadre de son budget autonome, anticipé la mise en place des mesures d’urgences prises par le Gouvernement pour résoudre la crise financière, en réduisant considérablement son train de vie, par la réduction des indemnités et frais de session à hauteur de 50 à 60%, la réduction de son parc automobile, le lancement d’un contrôle d’audit des diplômes de son personnel et la restructuration des différentes directions. « En décidant de rendre effectives ces mesures au sein de notre institution, nous avions voulu prendre notre responsabilité et assumer notre part de sacrifice pour le redressement économique de notre pays » soutient le président de l’Assemblée nationale.