Répondant à une question d’un auditeur de RFI sur les raisons de l’augmentation des prix des carburants, Pr Maoundonodji Gilbert, directeur général du Centre d’études et de recherches sur la gouvernance, les industries extractives et le développement durable (CERGIED), estime que les arguments avancés par le gouvernement ne sont pas fondés.
Pr Maoundonodji Gilbert intervenait dans l’émission interactive de RFI, ‘’Appels sur l’actualité’’. Sur l’argument du gouvernement relatif à l’harmonisation les prix des carburants avec les pays de la CEMAC, le juriste pense qu’il ‘’ne tient pas du tout’’.
‘’Certes, le Cameroun et le Tchad sont deux pays dépendants du pétrole mais le Cameroun a une économie fortement diversifiée donc capable d’amortir les chocs exogènes. Par contre, le Tchad a une économie dépendante de la rente’’, explique-t-il.
Le gouvernement a aussi avancé que la raffinerie nationale ne serait pas en capacité d’assurer la couverture des besoins. Qu’il faille donc acheter les carburants sur le marché international. Là encore, le directeur général du CERGIED, tombe des nues. ‘’Cet argument est totalement fallacieux, d’autant plus que la raffinerie, dès sa construction, était dimensionnée non seulement pour satisfaire la demande nationale, mais pour produire de telle sorte qu’il y ait un excédent pour pouvoir alimenter le marché sous régional’’, rappelle-t-il.
Pour le Pr Maoundonodji Gilbert, le seul argument ‘’objectif’’ que le gouvernement ‘’ne dit pas à la population c’est simplement les pressions du Fonds monétaire international (FMI) qui, depuis plusieurs années, pousse les pays à supprimer les subventions au carburant’’.